L'appel à la mobilisation générale lancé durant l'entre-deux-tours n'a semble-t-il pas eu l'effet escompté. Selon les chiffres communiqués ce dimanche à 17h, l'abstention devrait être aussi forte pour le second tour des régionales que pour le premier.
Au total, seuls 27,89% des quelque 48 millions d'électeurs de France métropolitaine se sont rendus aux urnes pour le moment, soit à peine plus que la semaine dernière, où le taux de participation avait atteint 26,72% à 17h.
Des chiffres qui laissent donc présager un nouveau niveau d'abstention particulièrement élevé, après celui du premier tour (66,72%), faisant de ce scrutin régional le plus boudé par les Français dans toute la Ve République. Selon les estimations de notre partenaire OpinionWay, l'abstention devrait atteindre 65%.
[ ELECTIONS REGIONALES 2021 ] Projection de l’abstention OpinionWay pour @cnews : 65% #régionales2021 #electionsregionales #electionsregionales2021 pic.twitter.com/nPwLvA970L
— OpinionWay (@opinionway) June 27, 2021
Dès le soir du premier tour, plusieurs personnalités politique avaient pourtant appelé leurs électeurs à faire entendre leur voix pour le second tour. Le lendemain, le Premier ministre Jean Castex lui-même avait lancé sur Twitter «un appel solennel à tous [les] concitoyens», assurant que «faire gagner l’abstention, c’est faire perdre la démocratie». Visiblement en vain.
L'abstention est la plus forte dans le grand est
Cette absence de sursaut tend à montrer que l'abstention revêt en quelque sorte un caractère «volontariste», selon Jean Garrigues. «On a voulu exprimer quelque chose que l'on veut confirmer au second tour, c'est-à-dire un désaveu de l'offre politique, analyse le spécialiste de l'histoire politique. On est dans une forme d'expression politique alternative.»
Dans le détail, ce sont, comme souvent, les électeurs de Corse qui se sont le plus mobilisés à 17h, à hauteur de 48,61%. On retrouve ensuite la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (32,95%), où le duel annoncé particulièrement serré entre le LR Renaud Muselier et le RN Thierry Mariani a motivé les votants, suivie de l'Occitanie (31,33%) et de la Bourgogne-Franche-Comté (30,98%).
A l'inverse, c'est dans le Grand Est (22,32%) et en Ile-de-France (23,67%), malgré un duel inédit entre Valérie Pécresse et la liste d'union de la gauche de Julien Bayou, que les électeurs se sont le moins déplacés.