C’est une première en France. Le syndicat Unité-SGP Police vient de créer un réseau immobilier locatif afin de permettre aux nouvelles recrues ainsi qu’à tous les autres fonctionnaires de trouver un appartement correspondant à leur budget, dans les Alpes-Maritimes.
Avec une rémunération mensuelle de 1.800 euros net, beaucoup de jeunes policiers nationaux refusent d’être affectés sur la Côte d’Azur en sortie d’école. Trop difficile de se loger dans les Alpes-Maritimes où les loyers sont bien plus élevés que dans le reste du pays. Face à ce constat, Unité-SGP Police 06 vient de créer un réseau locatif dédié aux agents. Son principe est simple. Des agences immobilières partenaires présentes dans les plus grandes villes de la Côte d’Azur présélectionnent des biens susceptibles de correspondre au budget et aux besoins des policiers. Des biens qui leur sont proposés en priorité.
« Le point positif des dossiers des policiers réside dans la sécurité de leurs revenus », explique Ali Belhadj, délégué départemental pour la Police aux Frontières au sein d’Unité-SGP 06 et responsable du pôle logement au sein du syndicat. « Il arrive que certains collègues soient obligés d’habiter quelques semaines voire quelques mois dans leur voiture, regrette-t-il. L’an dernier, une cinquantaine de suicides ont été recensés au sein de la police nationale. Il est important de ne pas ajouter le souci du logement à tous les autres ».
« Hors de question qu’un policier soit contraint d’habiter près d’un point de deal »
La question économique n’est pas la seule raison qui a motivé la création de ce dispositif. Alors que les agressions contre les policiers se multiplient et que le terrorisme peut frapper jusqu’au domicile des fonctionnaires (comme ce fut le cas le 13 juin 2016 à Magnanville, dans les Yvelines, ndlr), le syndicat refuse que les membres de forces de l’ordre logent n’importe où. « Il en va de la sécurité de nos collègues, insiste Ali Belhadj. Nous avons sensibilisé les agences immobilières sur cette question. Il est hors de question qu’un policier qui passe ses journées à traquer les trafiquants de drogue soit contraint d’habiter près d’un point de deal ».