Trente-cinq après, la disparition de Marie-Thérèse Bonfanti reste un mystère que la justice entend toujours dissiper. A partir de ce lundi 21 juin, et pour plusieurs jours, de nouvelles recherches vont ainsi être menées pour tenter de retrouver cette jeune femme qui s'est mystérieusement volatilisée en mai 1986 en Isère.
Ces nouvelles opérations sont la conséquence directe d'une décision prise en avril 2020 par le Procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant. Saisi par la famille de Marie-Thérèse Bonfanti, il avait ainsi annoncé la réouverture de l’enquête et par là même de fouilles à Pontcharra.
C'est dans cette petite commune de l'Isère, au coeur même de la vallée du Grésivaudan, que Marie-Thérèse Bonfanti, 25 ans, avait disparu le 22 mai 1986. La jeune femme venait de livrer des journaux dans un immeuble de la commune. Depuis, plus aucune trace d’elle. Ses affaires avaient été retrouvées dans sa voiture stationnée à proximité.
A l'époque, les enquêteurs avaient privilégié la piste criminelle, mais après plusieurs mois de recherches vaines, l’enquête avait fait l’objet en novembre 1986 d’une ordonnance de non-lieu. Une décision jamais acceptée par la famille de Marie-Thérèse qui, coûte-que-coûte, s'est battue pour faire rouvrir le dossier.
Une unité de l'armée de Terre mobilisée
C'est chose faite en 2020, donc, et, après une «relecture minutieuse» de tous les rapports d'enquête, selon les mots du procureur de la République de Grenoble , une information judiciaire contre X est ainsi ouverte pour «enlèvement et séquestration» et confiée à un juge d’instruction.
Ce faisant, dans le cadre des recherches lancées ce lundi, les enquêteurs auront l’appui d’une unité spécialisée de l’armée de Terre pour procéder à des fouilles autour et «sur différents sites entourant les lieux supposés de l’enlèvement» a expliqué le Parquet dans un communiqué.
L'affaire de Marie-Thérèse Bonfanti n'est pas sans rappeler un autre «cold case» en Isère, qui la semaine dernière a fait la une des journaux. En l'occurrence, l'affaire du double meurtre perpétré en janvier 1993 à Sassenage de Michèle Marinescu, 43 ans, et de sa fille Christine, âgée de 13 ans. Confondu par des échantillons ADN, Marian Marinescu, respectivement époux et père des victimes, a été mis en examen et placé en détention provisoire.