Un acte désespéré empreint d'une profonde tristesse. Un homme d'une «trentaine d'années» était ce mercredi 9 juin au soir toujours entre la vie et la mort après avoir tenté de s'immoler par le feu au milieu de la place principale de Saint-Quentin, dans l'Aisne, a-t-on appris de sources concordantes.
Selon les derniers éléments disponibles, l'homme a été héliporté au service des grands brûlés de Lille et son «pronostic vital est très sérieusement engagé», a indiqué le parquet de Saint-Quentin, confirmant une information du quotidien régional l'Aisne nouvelle.
Revenant sur les faits dans son édition de ce jeudi 10 juin, le quotidien régional explique que tout a commencé vers 16h30 la veille, au milieu de la place de l'Hôtel de Ville, qui était alors bondée. L'homme s'est aspergé d'un «liquide» et s'est enflammé avec un briquet, a de son côté expliqué le parquet.
Deux policiers, présents sur la place, ont «quasi immédiatement» éteint les flammes avec les extincteurs de leurs motos.
Une enquête ouverte
Une enquête est en cours pour «expliquer les raisons de son geste» et une cellule d'aide psychologique a été mise en place pour les «nombreux témoins», toujours selon les précisions du parquet.
À la une de L'Aisne nouvelle : un homme a tenté de s’immoler par le feu à #SaintQuentin https://t.co/lPvYF2xTaY pic.twitter.com/XtOzi6iONF
— L'Aisne Nouvelle (@aisnenouvelle) June 10, 2021
D'un point de vue strictement symbolique, les psychiatres expliquent que, contrairement aux suicides qui se font généralement à l’abri des regards, les immolations volontaires par le feu sont, elles, destinées à être vues.
Interrogée en 2013 par franceinfo sur ce type d'acte, l'anthropologue italienne Annamaria Rivera, expliquait que les motivations «concernent plus souvent le monde du travail, la protection sociale et les conditions de logement».
Pourtant, ajoutait-elle, «ce qui est commun à toutes les immolations par le feu, c’est que les suicidaires sont des personnes au bout du rouleau qui n’ont pas réussi à se faire entendre. Que la cause soit politique ou pas, la revendication est toujours la même : réaffirmer sa propre identité et faire entendre sa voix».