Sous l'uniforme, le mal-être est profond. Selon un baromètre de la Mutuelle des forces de sécurité (la MGP) dévoilé ce lundi 7 juin, 40% des policiers sont «en détresse psychologique» et un quart a été confronté à «des pensées suicidaires».
Il s’agit d’une statistique 50% supérieure au reste de la population, indique la MGP au Monde. D'ailleurs, ce sont quelque 1.100 fonctionnaires de police qui, en vingt-cinq ans, soit une moyenne de 44 par année, ont mis fin à leurs jours (59 en 2019, 32 en 2020, 18 depuis le début de l'année 2021).
Ce fléau touche plus largement les policiers les plus jeunes (30-34 ans), qui disent avoir trop peu de temps pour réaliser leurs tâches et être en difficulté pour associer leur vie professionnelle et privée.
Tensions avec la population et entre collègues
Parmi les 6.000 fonctionnaires ayant répondu au questionnaire, entre février et mars dernier, nombreux sont ceux pointant les effets néfastes sur leur moral des tensions existantes avec certains concitoyens.
Reste que le baromètre indique surtout que les pensées suicidaires concernent près de la moitié des agents qui indiquent travailler dans une mauvaise ambiance entre collègues ou avec une hiérarchie qui ne les écoute pas.
Le président de la Mutuelle des forces de sécurité estime ainsi que pour aider à améliorer la santé mentale des agents, l’accès «aux consultations psychologiques» doit être encouragé et facilité. Les campagnes de prévention au sein des commissariats, afin de trouver comment améliorer les conditions de travail, doivent être selon lui «au cœur des débats».