Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, Rémy Daillet, soupçonné d’être à la tête de la mouvance «antisystème» et «complotiste» des ravisseurs de la petite Mia, enlevée en avril dernier, a été arrêté ce samedi 29 mai en Malaisie.
Rémy Daillet-Wiedemann aurait toutefois été arrêté en raison de sa situation irrégulière sur le sol malaisien. Son arrestation n'a donc pas de lien avec l'enlèvement de Mia et le mandat d'arrêt international. Il peut désormais être expulsé vers la France par les autorités malaisiennes pour séjour irrégulier, ou bien extradé, sachant que cette procédure sera beaucoup plus complexe. La France et la Malaisie n'ont pas de traité d'extradition, et cette procédure serait par ailleurs impossible si l'homme est accusé d'un délit de nature «politique» dans le droit malaisien.
Cet ancien membre du Modem en Haute-Garonne est soupçonné d’avoir influencé les ravisseurs de la petite fille. Agé de 54 ans, il aurait «joué un rôle dans l’organisation de l'enlèvement et aurait ainsi fourni les coordonnées de l'accueillante de la mère et de l’enfant à Neuchâtel», avait précisé le procureur de la République de Nancy à l’annonce du mandat d’arrêt international à son encontre.
Pour rappel, la petite Mia, 8 ans, sous la garde de sa grand-mère, avait été enlevée le 13 avril dernier dans les Vosges par trois hommes, qui agissaient pour le compte de sa mère, Lola Montemaggi. Une alerte enlèvement avait alors été diffusée. La petite fille et sa mère avaient été retrouvées toutes les deux dans un squat en Suisse cinq jours plus tard.
Mouvance complotiste
Décrit comme «complotiste», «anti-5G», «anti-masque» et proche du mouvement QAnon, Rémy Daillet vit désormais en Malaisie. Peu après l'enlèvement de Mia, il avait diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux, refusant de parler «d'enlèvement», mais affirmant que son «organisation, libre, résistante, rend des enfants kidnappés par l'Etat à des parents, à leur demande. Il n'y a donc absolument pas d'enlèvement.» Il diffuse par ailleurs régulièrement des vidéos conspirationnistes sur internet, appelant à renverser l'Etat.
Dans cette affaire d'enlèvement, six hommes et la mère de la petite fille ont été mis en examen et placés en détention provisoire. Lors des gardes à vue des personnes interpellées, le nom de Rémy Daillet était ressorti plusieurs fois, les suspects étant tous proches du mouvement complotiste.