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L’Eglise catholique rend hommage aux religieux tués lors de la Commune de Paris

L'église Notre-Dame des Otages, dans le XXe arrondissement de Paris. [LPLT / Wikimedia Commons]

Durant toute cette semaine, le diocèse de Paris va commémorer les ecclésiastiques exécutés pendant la Commune de Paris, à l'occasion du 150e anniversaire des événements. Une initiative qu’il veut «spirituelle» et non «militante», pour éviter toute polémique.

Ces exécutions eurent lieu à la fin de la révolte populaire de 1871, démarrée le 18 mars et écrasée dans le sang au bout de 72 jours par le gouvernement de la IIIe République naissante, réfugié à Versailles. Le 24 mai 1871, des communards avaient exécuté six otages, dont l'archevêque de Paris Monseigneur Darboy et quatre religieux. Le 26 mai, tandis que le Conseil de la Commune venait d'être dissous, la foule avait également massacré onze autres religieux, qui avaient été faits otages auparavant, ainsi que 35 gendarmes et quatre «mouchards» supposés, rue Haxo, aujourd'hui dans le XXe arrondissement.

La paroisse Notre-Dame des Otages, bâtie par la suite sur les lieux des exactions, «célèbrera ces événements de ce lundi à dimanche», indique le diocèse dans un communiqué. Sont ainsi prévus deux conférences, des visites sur les tombeaux des religieux et une messe solennelle, dimanche, célébrée par l'archevêque de Paris Michel Aupetit dans cette paroisse.

«Pas du tout un événement militant ou revendicatif»

«Ce n'est pas du tout un événement militant ou revendicatif, mais un événement spirituel», a précisé à l'AFP la communication de la paroisse Notre-Dame des Otages. «150 ans après, on est sur une dynamique de réconciliation». Même son de cloche pour Yvon Sabourin, religieux de Saint-Vincent de Paul : «on ne cherche pas de coupables», abonde-t-il, en voulant mettre en avant la figure du prêtre Henri Planchat, religieux de la même congrégation, qui fut parmi les onze religieux exécutés le 26 mai, et dont il défend au Vatican le dossier afin qu'il soit béatifié.

L’initiative étonne cependant Eric Fournier, maître de conférences en histoire à Paris I Panthéon-Sorbonne et spécialiste de la Commune. «Cette mémoire des otages, cette mémoire +versaillaise+, dès que la IIIe République s'installe, est plutôt portée par la France ultra-catholique», relève-t-il. «Même lors du Centenaire de 1971, l'archevêque de Paris avait opposé une fin de non-recevoir à l'extrême droite qui réclamait une messe solennelle» pour commémorer les ecclésiastiques, ajoute-t-il. «Peut-être est-ce lié à la béatification» demandée pour Henri Planchat, concède-t-il toutefois.

De son côté, la Ville de Paris a commencé mi-mars les commémorations du cent-cinquantenaire de la Commune : expositions, inauguration de plaques et conférences se tiennent jusqu'à fin mai. Le 29 mai, date anniversaire de la fin de la Commune de Paris, aura lieu la «montée au mur» des Fédérés au cimetière du Père Lachaise, journée «populaire et festive», à laquelle appellent notamment certains syndicats de la CGT, le PCF, la France insoumise, le NPA, la Libre pensée ou encore la Ligue de l'enseignement.

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