Dix ans après, elle livre enfin son «ressenti» sur l’affaire DSK. Anne Sinclair s’est pour la première fois exprimée sur les accusations de viol qui ont visé son ex-époux Dominique Strauss-Kahn en 2011 et au soutien qu’elle lui a d’abord apporté, avant leur séparation un an plus tard.
«Cela tient peut-être à lui, mais peut-être aussi à moi, j’ai reproduit le schéma de dépendance qui me liait à ma mère», a-t-elle expliqué au magazine Elle (propos rapportés par l'AFP). «J’étais avec lui dans la hantise du désaccord et la crainte de lui déplaire. Alors, était-ce de l'emprise, je ne sais pas, mais en tous les cas, de la soumission et de l’acceptation».
L’ancienne journaliste a tenu à préciser qu’elle n’aborderait dans son interview que ce qu’elle a vécu, sans entrer dans le fond de l’affaire. «Je ne me sens pas autorisée à parler d'actes qui ne sont pas de mon fait», a-t-elle déclaré, en insistant sur «deux choses qui (lui) importent».
«On ne laisse pas tomber un homme qui est à terre»
«Contrairement à tout ce qu’on a dit, je n'avais pas envie d’aller à l’Elysée, lui (DSK) non plus n’avait pas très envie d’ailleurs, c’était un enchaînement de circonstances…», raconte-t-elle. Au moment de l’affaire, le 14 mai 2011, Dominique Strauss-Kahn, alors patron du FMI, était favori pour l'élection présidentielle de 2012.
Deuxièmement, «je veux que l'on comprenne que je ne savais rien des comportements de mon mari. (…) Je sais que c’est très difficile à admettre, j’avoue que moi-même, si on me racontait cela, je ne le croirais pas, mais pourtant, c’est vrai». A l'époque Dominique Strauss-Kahn exerçait «un pouvoir de persuasion très fort», jusqu'à ce que l'affaire du Carlton de Lille (organisations de «parties fines» auxquelles participaient DSK, ndlr) lui ouvre les yeux, a-t-elle expliqué.
«On ne laisse pas tomber un homme qui est à terre. Je pense que j'ai compté pour lui, mais j'étais au bout. Nous n'avons jamais eu d'explication de fond», a-t-elle également évoqué.
Pour rappel, le 14 mai 2011, Dominique Strauss-Kahn avait été arrêté puis incarcéré après des accusations de tentative de viol par une femme de chambre du Sofitel, où il avait passé la nuit. Si cette affaire s'est finalement soldée par une transaction financière confidentielle, elle a coûté sa carrière politique à DSK, plus tard mis en cause dans celle du Carlton de Lille.