Alors qu’au Proche-Orient, le conflit israélo-palestinien ne faiblit pas, le maire de Nice Christian Estrosi a fait installer le drapeau d’Israël sur le fronton de la mairie principale en soutien à l’état hébreu. Une décision qui n'a pas manqué d'agiter les réseaux sociaux.
Sur la devanture ocre de la mairie centrale, l’Étoile de David bleue flotte à côté du drapeau tricolore et de l’aigle du comté de Nice. « Face au terrorisme du Hamas, toutes nos pensées et notre soutien à Israël », écrit, image à l’appui, le premier magistrat de la ville sur son compte Twitter, ajoutant « et toutes nos pensées aux Palestiniens qui ne sont que les otages d’un groupuscule terroriste le Hamas ».
En pleine escalade de la violence dans la bande de Gaza, certains internautes s’interrogent. « Pouvez-vous nous expliquer ce que fait ce drapeau étranger en façade de notre mairie?, questionne l’un d’eux. Il ne s’agit pas ici de votre pavillon personnel, mais d’un monument public ». « Le principe de neutralité des services publics s'oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d'opinions politiques », réagit cet autre internaute.
L’ambassade d’Israël exprime sa « gratitude »
Au milieu des dizaines de tweets réprobateurs et des textes déplorant une tentative « d’importation du conflit », on trouve également quelques messages de remerciements. Sur sa page twitter, l’Ambassade d’Israël en France exprime sa « gratitude » pour « cette marque de solidarité exemplaire. Nos deux drapeaux côte à côte sont le symbole de notre résistance face au terrorisme et de notre attachement à nos valeurs communes qui vaincront ».
Néanmoins, l'édile a tenu à se justifier ce mercredi 18 mai face à la polémique qu'a suscité son geste. Il a expliqué dans Nice-Matin qu'il pavoise son hôtel de ville d'un drapeau étranger dès qu'un «acte de terrorisme est commis envers une grande démocratie». Ainsi, «le drapeau des États-Unis pour le 11 septembre, le drapeau de l'Arménie le 28 novembre dernier, le drapeau de la francophonie, de la Belgique, du Royaume-Uni», cite-t-il.
Une manifestation malgré un arrêté d’interdiction
Samedi dernier, environ 200 personnes se sont rassemblées dans le calme en milieu d’après-midi sur la Place Massena en soutien au peuple palestinien. Ce rassemblement s’est déroulé malgré un arrêté d’interdiction pris la veille par le préfet des Alpes-Maritimes en raison de potentiels troubles à l’ordre public.
Une interdiction demandée par Christian Estrosi ainsi que par d’autres élus locaux comme le député (LR) azuréen Éric Ciotti.
Plusieurs manifestants auraient toutefois été verbalisés.