C'est le moyen le plus efficace qu'ils aient trouvé pour exprimer leur colère. Tous les soirs, à 20h, les riverains de Stalingrad – qu'ils ont renommé Stalincrack – tapent sur leurs casseroles, non pas pour remercier le personnel soignant mais pour dénoncer leur quotidien.
Ou plutôt dénoncer ce qu'ils vivent à la tombée de la nuit, dès le couvre-feu entamé, lorsque dealers et consommateurs de crack envahissent l'espace public. Avec son lot de bagarres et de nuisances sonores.
«Ce soir, une nouvelle fois, les riverains ce sont exprimés», a ainsi communiqué le compte Twitter StalinCrack, qui se définit commme le représentant des «riverains en danger, abandonnés par les pouvoirs publics» dans ce quartier parisien, aux limites des 10e, 18e et 19e arrondissements.
#stalingrad ce soir une nouvelle fois les riverains ce sont exprimés et merci au député @mounir d’être venu spontanément témoigner de son soutien aux riverains ! pic.twitter.com/7FBHEcE4pj
— Stalincrack (@stalingrave) May 12, 2021
Sur le terrain ce mercredi, le député LREM du 19e Mounir Mahjoubi – qui a récemment fait part de son désir de voir les autres arrondissements parisiens prendre leur part à la prise en charge des consommateurs de crack – est venu «spontanément» témoigner de son soutien aux riverains.
«Continuons à nous exprimer haut et fort», avait d'ailleurs écrit StalinCrack hier, appelant les riverains à se donner rendez-vous tous les soirs à 20h. «Merci à tous pour ce soir et on se donne rendez vous encore plus nombreux demain à 20h», peut-on lire sur Twitter.
Se soir à réveil 20h00 n’oubliez pas de soutenir les riverains de #stalincrack avce le #20hcasseroles
Faites du bruit https://t.co/qVLIkrn1CM— UnionParisienne75 (@UnionParisienne) May 12, 2021
Merci à la rue de Soissons/ avenue de flandres / quai de la seine! Lâchez rien! Continuons jusqu’à ce la parole des riverains se fassent entendre !
— Stalincrack (@stalingrave) May 11, 2021
Ensemble, depuis le quai de Seine jusqu'au quai de Loire (19e), ils souhaitent – en frappant leurs casseroles depuis leurs fenêtres «comme en Italie» – «tout simplement faire entendre leur voix» et faire en sorte que «les signataires du plan crack se mettent enfin d’accord» afin de trouver «une solution» à la fois pour les consommateurs, comme pour les riverains.
Et ils ont déjà prévenu : leur action durera «tout le temps» qu'il faudra jusqu'à ce que la situation soit réglée. Le message est lancé sur les réseaux sociaux : «continuons jusqu'à ce que la parole des riverains se fassent entendre».