L’audience se déroulera mardi après-midi devant le tribunal correctionnel de Nice.
Les trois prévenus, âgés de 27 à 30 ans, sont tous pères de famille. Ils auraient profité de la détresse de candidats à l’exil pour réaliser leur escroquerie. Ces trois demandeurs d’asile nigérians en quête du statut de réfugiés auraient vendu de faux billets de train à des migrants qui tentaient de se rendre en France.
C’est la SNCF qui avait découvert la carambouille et alerté les forces de l’ordre. Jusqu’alors inconnus des services de police, les trois prévenus ont été rapidement interpellés et placés en détention provisoire. Tous devaient être jugés en comparution immédiate le 3 mai, mais l’audience avait été reportée.
Le département des Alpes-Maritimes est, depuis près de dix ans, un point de passage incontournable pour de nombreux migrants en transit par Vintimille (Italie). Chaque semaine, plusieurs centaines d’entre eux tenteraient leur chance. Lorsqu’ils n'essaient pas de franchir la frontière à pieds en empruntant des chemins de montagne ou en marchant le long de l’autoroute, c’est en train que ces derniers essaieraient d’entrer illégalement en France malgré les contrôles de police opérés systématiquement en gare de de Menton.
«Chaque passage se négocie autour de 150 euros»
Le tribunal correctionnel de Nice juge régulièrement des «passeurs» accusés de profiter de la détresse des clandestins contre de l’argent. Selon des responsables associatifs défenseurs de migrants, chaque passage se négocie autour de 150 euros. C’est généralement sur l’Autoroute A8, à hauteur du péage de La Turbie (Alpes-Maritimes) que les agents de la PAF (Police aux Frontières) et les douaniers réalisent la plupart des interpellations.
En 2019, un Italien avait écopé de six mois de prison après avoir été arrêté au volant de sa fourgonnette, avec 37 migrants pakistanais, à l’intérieur de son véhicule.