S'adressant aujourd'hui aux jeunes de 16 à 26 ans qui ne sont «ni en emploi, ni en études, ni en formation», la garantie jeunes pourrait être étendue et ainsi devenir «universelle». Un genre de «RSA jeune», donc, qui prévoirait le versement d'une allocation mensuelle pouvant atteindre jusqu'à 497 euros.
L'annonce avait été faite le 8 janvier dernier par la ministre du Travail, Elisabeth Borne, et le projet serait aujourd'hui suffisamment avancé pour que le gouvernement envisage de le présenter avant l'été.
Il bénéficierait en tout cas du soutien du président de la République et figure d'ailleurs au menu des députés depuis le début de cette année. Son but : soutenir la jeunesse, une population rudement éprouvée par la crise sanitaire.
Pour nous permettre de comprendre, rappelons que la garantie jeunes a historiquement été mise en place en 2013 et est mise en œuvre par les missions locales. Outre l'octroi d'une allocation, elle donne aussi à ses bénéficiaires un accès facilité à des formations professionnelles.
Un dispositif qui s'appuie sur une expérimentation réussie
En théorie, le dispositif est déjà censé être généralisé à toute la France et aux territoires d'Outre-mer. Mais, en pratique, son application reste encore parfois trop inégale.
Pourtant, il est désormais établi que la garantie jeunes donne de bons résultats au sens où les jeunes qui en bénéficient se retrouvent ensuite plus souvent en situation d'emploi, comparativement à ceux qui n'y ont pas eu accès. Onze mois après le début de leur prise en charge, leur taux d'emploi s'accroît en effet en moyenne de dix points, avait d'ailleurs révélé une étude du ministère du Travail parue en 2019.
Devant ces bonnes performances, l'exécutif entend donc, à travers une «garantie jeunes universelle», aller plus loin en le généralisant vraiment.
Une aide pécunière adossée à un accompagnement intensif
Toutefois, contrairement au RSA, cette aide serait donc conditionnée à un accompagnement intensif pour trouver un emploi ou une formation.
Par ailleurs, cette garantie jeune universelle permettrait de mieux aider les jeunes bénéficiaires de l'aide sociale à l'enfance (ASE) qui, pour certains, se retrouvent du jour au lendemain sans ressources puisque l'ASE coupe les aides à 18 ou 21 ans.
Une aberration maintes fois soulevée par les associations d'aide à l'enfance et appuyée par une étude alarmante de 2019 soulignant que près d'une personne sans domicile fixe sur cinq est un ancien enfant placé (contre 2 à 3 % dans la population générale).
D'après les premières informations disponibles, l'objectif serait de viser 200.000 jeunes dès cette année.
Un projet plus large pour la jeunesse évoqué
Reste le périmètre exact de cette aide reste toujours à délimiter. A ce stade, elle pourrait même consister en «l'unification» de plusieurs dispositifs existants pour déboucher sur une allocation doublée d'un accompagnement vers l'emploi.
De sources concordantes, il apparaît en outre qu'Emmanuel Macron aurait demandé à plusieurs ministres (dont ceux du Travail, du Logement, et même des Sports) de travailler sur divers projets de dispositifs de soutien à la jeunesse.
En clair, la garantie dite «RSA» jeune pourrait être dévoilée en détails seule, soit s'intégrer dans un projet plus large qui doit être encore précisé.
et pourrait intégrer cette garantie jeune universelle dans un projet plus large, sur lequel il travaille encore.