Tournée dans des élevages des Côtes-d'Armor et de Vendée, une vidéo de l'association de défense des animaux L214 montre des poules entassées sur des étagères, sans accès à l'extérieur ni lumière naturelle.
L214 a dénoncé, hier, les conditions d'élevage de poules au sol, aux œufs classés «codes 2», alors que ce système est présenté comme une alternative satisfaisante aux cages.
La vidéo de ces élevages, dont l'un compte 30 000 volailles, montre à nouveau des images pénibles. On peut y voir des poules déplumées, agonisantes ou mortes, dont les entrailles sont picorées par leurs congénères.
IMAGES EXCLUSIVES
Emballage VS réalité : ce qui se cache derrière les œufs « code 2 » ?
Voici 7 faits que vous ignorez peut-être sur les œufs de poules « au sol ».
STOP aux élevages sans accès à l’extérieur. Signez la pétition https://t.co/XdbTpq6N4y pic.twitter.com/ntzFUfPod7— L214 éthique & animaux (@L214) April 22, 2021
Selon L214, l'élevage au sol cumule «toutes les caractéristiques de l'élevage intensif» : «bâtiments fermés de plusieurs dizaines de mètres de long, remplis de structures métalliques de plusieurs étages, sans paille ni litière, stress et maladies provoquant du 'picage' entre poules et du cannibalisme, oiseaux malades ou blessés, laissés sans soin, cadavres laissés au milieu des poules».
Un mode d'élevage en pleine expansion
L214 explique dans un communiqué que ce mode d'élevage «a doublé sa production en cinq ans suite à l'abandon des œufs de poules en cage par les supermarchés», mais que les conditions d'élevage afférentes restent «quasiment inconnues du grand public».
L'interprofession de l'œuf (CNPO) estime quant à elle que l'élevage en cage (œufs classés «code 3») a chuté depuis 2017 au profit de systèmes «alternatifs» qui représentent plus de 50% de la production, dont l'élevage au sol (12%).
L214 souligne que beaucoup d'acteurs ont préféré se tourner vers des élevages en bâtiment plutôt que vers du plein air. L'association dénonce aussi la confusion générée par les termes «élevage au sol» chez le consommateur, pointant un décalage fort «entre l'imagerie pastorale des emballages et la réalité».
Le président de l'interprofession Philippe Juven, interrogé par l'AFP, affirme de son côté que la filière travaille depuis 2016 sur des alternatives aux cages.