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Notre-Dame de Paris : deux ans après, le plomb pose toujours problème

Des tonnes de plomb, sous forme de poussières parfois, ont dû être évacuées après l'incendie. Des tonnes de plomb, sous forme de poussières parfois, ont dû être évacuées après l'incendie.[© BENOIT TESSIER / POOL / AFP]

Deux ans après l'incendie qui partiellement détruit Notre-Dame de Paris, l'association Robin des Bois a déposé une plainte ce jeudi 15 avril avec constitution de partie civile pour «mise en danger de la vie d'autrui», afin de dénoncer le manque d'action de l'Etat pour lutter contre la pollution au plomb causé par le drame.

Pour cette association de défense de l'environnement, il relevait de l'«obligation [...] d'enclencher une enquête sur les conséquences sanitaires et environnementales de l'incendie», et en particulier celles liées aux poussières de plomb émises lors du sinistre».

Pire, le président de Robin des Bois, Jacky Bonnemains, juge «prématurée» la réouverture du parvis de la cathédrale, le 31 mai 2020, après un nettoyage à haute pression, et assure que la question de la gestion du plomb sur le chantier «n'est pas du tout réglée». Quant au dépistage des enfants du quartier, il estime qu'ils ont été trop peu nombreux et trop tardifs.

Une plainte déjà classée sans suite

L'association avait déjà déposé une plainte simple pour le même motif en août 2019, quatre mois après l'incendie, mais elle a été classée sans suite en décembre 2020. «Soit un an et demi après le drame» selon son président, qui explique avoir reçu un courrier «hallucinant» du procureur de la République.

Dans ce courrier, ce dernier faisait notamment valoir que l'intoxication au plomb «intervenant essentiellement par voie d'ingestion», la seule présence de ce métal lourd dans l'environnement «ne signifiait pas que les travailleurs et les riverains [...] couraient un danger tangible de saturnisme».

«La situation ne présentait pas un caractère d'urgence absolue, contrairement, par exemple, à un incident de type nucléaire», aurait ainsi écrit le procureur à l'époque, causant la colère de Jacky Bonnemains, qui ajoute «qu'il s'est constitué partie civile» et qu'il souhaite «absolument [...] qu'un juge d'instruction soit désigné» aujourd'hui dans cette affaire.

La nouvelle plainte avec constitution de partie civile permettra en effet d'obtenir quasi-automatiquement l'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d'un juge d'instruction. «De nouveaux arguments, postérieurs au dépôt de notre plainte» d'août 2019, «nous font dire que les problèmes sanitaires sont toujours d'actualité», assure Jacky Bonnemains.

«Pas de plomb dans l'atmosphère»

Interrogé à ce sujet, le général Jean-Louis Georgelin, mandaté par le président de la République pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris, s'est voulu rassurant. «Les chiffres sont bons et sont conformes à ce qu'on trouve dans Paris, et parfois meilleurs» a-t-il ainsi fait savoir ce jeudi, soulignant que des contrôles étaient réalisés «régulièrement sur l'environnement de l'extérieur de la cathédrale».

Pour autant, le général a admis qu'il y avait, à l'intérieur de la cathédrale, «encore des niveaux de plomb élevés mais pas de plomb dans l'atmosphère». «Nous contrôlons régulièrement nos compagnons», a-t-il promis, tout en assurant que «le strict respect des consignes très dures du code du travail» était appliqué sur le chantier.

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