Isolement, craintes pour l'avenir, écoles fermées, mort omniprésente : depuis un an, la pandémie pèse sur la santé mentale des enfants et adolescents. A tel point qu'une hausse de 40% des urgences pédiatriques a été enregistrée, conduisant Emmanuel Macron à mettre en place un dispositif de prise en charge psychologique pour les plus jeunes.
Pour qui ?
Après avoir proposé des chèques psy pour les étudiants, le gouvernement s'adresse à une autre tranche d'âge de la jeunesse française avec ce forfait psy. En effet, ce dispositif a été imaginé pour les enfants et adolescents âgés de 3 à 17 ans, présentant une souffrance psychologique.
Derrière l’épidémie, il y a un continent caché : la souffrance des plus jeunes.
Pour les accompagner, nous allons lancer le forfait 100 % psy enfant pour leur permettre de consulter sans frais un psychologue. Pour eux, pour leur famille.— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 14, 2021
Quatre parents sur dix ont observé des signes de détresse chez leur enfant lors du premier confinement. Selon Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie interrogée par franceinfo, cela peut se traduire par un appétit réduit, un sommeil troublé, un mutisme ou des accès de colère.
Comment en bénéficier ?
Emmanuel Macron a précisé que ce «forfait psy» pourrait être activé tout au long de la crise. Tout médecin traitant sera en mesure de le prescrire dans le cadre du parcours de soin d'un enfant présentant des symptômes de détresse psychique. Le forfait donne droit à dix séances, remboursées à 100%.
Une plate-forme en ligne sera mise à la disposition des praticiens et des parents pour regrouper l'ensemble des psychologues partenaires, susceptibles de recevoir les jeunes en consultation.
une situation préoccupante
En visite dans le service de pédopsychiatrie du CHU de Reims, mercredi 14 avril, le chef d'Etat a rencontré les soignants qui se disent débordés.
Selon Anne-Catherine Rolland, la cheffe de service, les demandes de consultations en pédopsychiatrie ont doublé depuis le mois de septembre. «Ils viennent pour des dépressions, des troubles alimentaires, des refus d'école», énumère-t-elle.
A Reims, il faut désormais compter huit mois d'attente pour espérer obtenir un rendez-vous. Une situation préoccupante notamment due à un manque d'effectifs. Pour répondre à cette problématique de manière plus pérenne, Emmanuel Macron a promis des Assises de la santé mentale, prévues cet été.