Examiné en première lecture, le projet de loi contre le séparatisme a vu le Sénat, majoritairement à droite, lui ajouter une série de mesures concernant l’université. Le but est notamment d’interdire «les prières dans les couloirs» des bâtiments.
L’exercice du culte dans l’ensemble de l’enceinte des établissements publics d’enseignement supérieur (aumôneries exclues) doit être interdit, ont dicté les sénateurs. «On vise les prières dans les lieux inappropriés, (comme) les couloirs des universités», a précisé le rapporteur Les Républicains Stéphane Piednoir. Les «actions de prosélytisme (visant à convertir des personnes, ndlr) ou de propagande de nature à perturber les activités d’enseignement et de recherche» sont également proscrits.
Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, et les élus de gauche ont vivement protesté contre ces ajouts. «Ils ne sont pas à l’université, les jihadistes (…). Nous voulons des universités libres», a réagi l’écologiste Esther Benbassa. «Nous ne pensons pas que la laïcité doive conduire nécessairement à écarter de l’espace public toute forme d’expression religieuse», a estimé Pierre Ouzouillas, membre du groupe CRCE, à majorité communiste.
Des amendements annulés par les députés ?
Le Sénat a également voté un amendement prévoyant qu’une association ne puisse pas bénéficier de locaux mis à disposition si elle n’a pas signé le contrat d’engagement républicain. Un autre vise à interdire les listes communautaires pour les élections étudiantes. Celui sur l’interdiction du port du voile ou de tout signe ostentatoire ou prosélyte n’a en revanche pas été adopté.
Les amendements votés au Sénat pourront être effacés par les députés lors du retour du projet de loi à l’Assemblée nationale.