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Coronavirus : un retour à la «vie d’avant» possible si 90 % des adultes sont vaccinés d’ici à septembre, selon l’Institut Pasteur

Une vaccination massive des adultes, mais aussi des enfants, sera nécessaire pour retrouver une vie sans mesures sanitaires, prévient l’Institut Pasteur. [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Le principe est martelé depuis longtemps désormais, l’Institut Pasteur l’a affirmé à son tour, étude à l’appui. Les équipes de modélisation de la fondation ont présenté différents scénarios anticipant un retour «à la vie d’avant». Pour un relâchement total des mesures sanitaires, il faudrait que 90% des adultes soient vaccinés d’ici au 1er septembre.

A cause du variant britannique et sans mesures de contrôle de l’épidémie, le taux de reproduction du virus Covid-19 atteindra 4 (soit le nombre moyen de personnes contaminées par un individu infecté), affirme l'étude. Or, avec ce scénario, pour que le seuil des 1.000 hospitalisations par jour ne soit pas franchi, il faudrait que 90% des adultes du pays aient reçu leurs injections (ils s’ajouteraient aux 25 à 35% de Français ayant été infectés et protégés par des anticorps d’ici à septembre 2021).

«Si une telle couverture vaccinale ne peut être atteinte, un certain contrôle de la circulation du virus pourrait devoir être maintenu, par exemple par l'intermédiaire du tester-tracer-isoler, de mesures de protections (par exemple masques) et d'un certain niveau de distanciation physique», écrivent les chercheurs de l’Institut Pasteur (qui ont travaillé avec ceux de Santé publique France et la Haute autorité de santé), dans l'étude mise en ligne mardi.

La défiance envers le vaccin, problème de taille

Un autre scénario se montre légèrement plus favorable, en se basant sur le fait que le taux de reproduction soit de 3, au lieu de 4. Mais même dans ce cas, il faudrait qu'au 1er septembre 90% des plus de 65 ans et 70% des 18-64 ans (soit 59% de l'ensemble de la population) soient vaccinés pour permettre le relâchement total des mesures de contrôle et maintenir malgré tout le nombre d'hospitalisations de patients Covid en dessous de 1.000 par jour entre septembre 2021 et avril 2022.

Un problème majeur, en plus de celui concernant l’approvisionnement en doses, se pose face à ces estimations. Les intentions vaccinales actuelles des Français ne permettent pas d’envisager qu’une si grande partie de la population soit traitée contre le coronavirus. Selon la dernière enquête de Santé publique France fin mars, les intentions de vaccination étaient au mieux de 79%, pour les plus de 65 ans, tombant à 36% pour les 18-24 ans.

«Même dans les scénarios optimistes, les niveaux actuels d'intentions vaccinales dans la population française pourraient ne pas permettre un relâchement complet des mesures de contrôle», souligne ainsi l'étude, qui évoque alors la possible vaccination des enfants pour atteindre cet objectif de retour à la vie normale.

La vaccination des enfants indispensable ?

Relâcher les mesures de protection serait également inaccessible si les plus jeunes ne sont pas amenés à se faire vacciner eux aussi, prévient l’étude. En effet, si seuls les adultes reçoivent des doses, «une épidémie importante est malgré tout attendue chez les enfants, contribuant à l'infection des parents et des grands-parents non protégés», explique l'Institut Pasteur. En revanche, «s’il est démontré» que les vaccins sont sûrs et efficaces chez les moins de 18 ans, il faudrait alors atteindre 60 à 69% d’injections chez les 0-64 ans et 90% chez les plus de 65 ans pour permettre un relâchement complet des mesures de contrôle.

Actuellement, un peu moins de 10 millions de Français ont reçu une première dose et près de 3,5 millions la seconde.

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