Karamoko Sissoko, élu de la majorité municipale de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) et troisième adjoint (PS) en charge des sports au territoire Est Ensemble, a été interpellé jeudi 1er avril. Il est accusé d'avoir accepté de l'argent contre l'attribution de logements sociaux.
Selon les informations du Parisien, son bureau de l'hôtel de ville a été perquisitionné le jour de son arrestation. Menée par le service départemental de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, l'enquête concernant Karamoko Sissoko, 39 ans, a été lancée après la plainte d'une jeune femme à son encontre, en février dernier.
La plaignante affirme avoir versé 2.000 euros à l'élu, en échange de son aide pour obtenir un logement social. Elle aurait également mis l'accusé en relation avec une de ses connaissances, lui faisant passé le même marché. Or, les deux jeunes femmes n'auraient jamais obtenu les logements promis.
L'élu aurait empoché 4.000 euros
Selon la plainte, l'élu de Seine-Saint-Denis aurait donc empoché 4.000 euros au total. Une somme qui, d'après les éléments recueillis par les enquêteurs de la police judiciaire, aurait déjà été utilisée pour régler une ou plusieurs dettes.
Le conseiller municipal a été présenté ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Bobigny, en comparution immédiate. Accusé de «corruption» et «trafic d'influence», il a été placé sous contrôle judiciaire après avoir demandé un délai pour préparer sa défense. L'affaire sera donc jugée le 18 mai, avec la comparution des deux jeunes femmes impliquées.
Estimant que les faits, «s'ils sont avérés», constituent des «manquements graves à la fonction d'élu», le maire de Bagnolet, Tony di Martino, a partagé son intention de s'entretenir avec son conseiller municipal, «pour tirer les conséquences de cette affaire» et «lui demander de démissionner».