Le président du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes Charles-Ange Ginésy et le député Éric Ciotti qui préside la commission des finances de cette collectivité viennent d’écrire un courrier à Emmanuel Macron pour «lancer un véritable SOS».
Le 2 octobre dernier, plus de 550 millimètres de précipitations s’abattaient en quelques heures sur les vallées de la Vésubie, de la Tinée et de la Roya, tuant 10 personnes, détruisant des centaines de maisons et causant un milliard d’euros de dégâts.
Six mois après la catastrophe naturelle, la reconstruction se poursuit dans le haut-pays niçois. Mais alors que, cinq jours après la tempête, Emmanuel Macron avait promis «plusieurs centaines de millions d’euros pour reconstruire très vite», la participation de l’État se fait attendre, selon les deux élus Azuréens.
«Nous tenons à souligner l’engagement remarquable à nos côtés du Préfet des Alpes-Maritimes et du Préfet délégué à la reconstruction, concèdent Charles-Ange Ginésy et Éric Ciotti. Mais cette mobilisation tarde à s’exprimer par l’octroi de crédits de la part de l’État. Ainsi, 26,6 millions d’euros seulement ont été attribués à ce jour à l’ensemble des collectivités territoriales des Alpes-Maritimes, dont 8,8 millions pour le Conseil Départemental».
Une « bureaucratie paralysante »
De son côté, le Département a dépensé 75 millions d’euros pour la reconstruction et prévoit, au total, de débourser 381 millions d’euros pour les vallées sinistrées.
«L’union Européenne vient, certes, de faire savoir qu’elle serait au rendez-vous de la solidarité en mobilisant près de 60 millions d’euros issus du fonds européen de solidarité, poursuivent les deux élus. C’est une bonne nouvelle. Mais nous craignons au final que ces crédits, au lieu de répondre aux besoins des collectivités, ne viennent simplement alléger les engagements de l’État (…) Nous craignons que la bureaucratie paralysante et les considérations budgétaires viennent compromettre l’urgence de la reconstruction (…). L’impatience gagne. Nous ne pouvons imaginer que votre parole ne soit pas respectée. Notre population tant éprouvée ne le comprendrait pas».