Face à l'aggravation de l'épidémie de coronavirus en France et la saturation des hôpitaux, les appels à instaurer un confinement strict sur l'ensemble du territoire se font de plus en plus pressants. Un scénario qui ramènerait la France un an en arrière.
Si cette solution radicale était choisie par Emmanuel Macron, qui au Journal du dimanche persiste à dire que «rien n'est décidé», elle ressemblerait sur certains points au premier confinement, mis en place au printemps 2020 pour enrayer la première vague épidémique.
Concrètement, un confinement strict signifierait une fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités. Si «la fermeture complète des écoles ne saurait être un tabou», selon le chef de l'Etat, cité par le JDD, «elle doit demeurer un dernier recours et une mesure limitée au maximum dans le temps», juge-t-il.
Une telle décision devrait s'accompagner de nouvelles incitations à privilégier au maximum le télétravail pour ceux qui le peuvent. En février, seul un quart des salariés (26 %) ont travaillé à distance au moins un jour, selon la Dares. Pendant le premier confinement, ce chiffre oscillait entre 39 et 41 %, d'après des études CSA pour Malakoff Humanis. Pourrait se poser la question de rendre le télétravail obligatoire, ou du moins d'intensifier encore les contrôles, déjà renforcés dernièrement.
Un reconfinement strict s'avérerait sans doute moins drastique que le confinement d'il y a un an. Notamment sur les lieux fermés. «La liste des commerces fermés ou autorisés à ouvrir ne changera pas», a assuré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ce lundi sur Franceinfo. Au printemps dernier, seuls les commerces alimentaires, les pharmacies, les banques, les stations-services et les marchands de journaux avaient été autorisés à rester ouverts.
Si nouveau confinement il devait y avoir, cette liste serait donc complétée par les magasins entrés depuis dans la liste des commerces «essentiels», soit les librairies, les disquaires, les salons de coiffure, les magasins de bricolage, les magasins de plantes et de fleurs, les chocolatiers, les cordonniers ou encore les concessions automobiles. Dans les 19 départements reconfinés (tous ceux de l'Ile-de-France et des Hauts-de-France, ainsi que le Rhône, les Alpes-Maritimes, la Seine-Maritime, l'Eure, l'Aube et la Nièvre), ces commerces sont ouverts.
Quid des déplacements ?
Concernant les déplacements, il est difficile d'imaginer le gouvernement revenir complètement sur sa doctrine du «freiner sans enfermer», résumé de la stratégie de l'exécutif dans les 19 départements confinés aujourd'hui. Si les attestations de sortie devraient faire leur retour sur l'ensemble du territoire, la question des limitations reste entière. Quelles distance et durée seront choisies par les autorités ? 1 km et 1 heure, comme lors du premier confinement et du début du deuxième confinement national en novembre, 10 km sans limite de durée, comme dans les départements reconfinés aujourd'hui, ou 20 km et 3 heures, comme à la fin du deuxième confinement, entre fin novembre et mi-décembre ?
Toutes ces questions et ces supputations devraient bientôt prendre fin, puisqu'Emmanuel Macron a indiqué au JDD que, dans «les jours qui viennent, nous allons regarder l'efficacité des mesures de freinage et nous prendrons si nécessaire celles qui s'imposent». Un nouveau conseil de défense est prévu mercredi.