Daesh a beau montrer quelques signes d’essoufflement, l’organisation terroriste islamiste conserve néanmoins toujours un fort pouvoir de nuisance et compte sur des soutiens dispersés un peu partout dans le monde, dont en France.
A Nîmes, deux sœurs ont passé 96 heures en garde à vue pour avoir envoyé de l'argent à une autre de leurs sœurs, partie faire le jihad en Syrie. Cet argent était en outre issu des allocations familiales qu’elles percevaient à tort. D’après Le Figaro, qui relate les faits, le discret stratagème aurait été mis en place à partir de 2014 et n'avait, jusque-là, jamais éveillé les soupçons de la CAF. Le préjudice porterait sur plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Les deux femmes, elles-mêmes non radicalisées, ont été libérées à l’issue de leurs auditions mais encourent désormais jusqu’à 10 de prison et 225.000 euros d’amende, la sanction prévue par le droit français pour punir les auteurs de financement du terrorisme. Une enquête préliminaire a été ouverte.
L’exemple de ces deux femmes met en lumière un phénomène suivi de près par les services de renseignement français et facilité par les plate-formes numériques de collectes de fonds et les cartes prépayées. En avril 2018, François Mollins, alors procureur de la République de Paris, estimait à 416 le nombre de donateurs identifiés en France.