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L'ambassade de Chine s'en prend violemment à un chercheur français

Shaye Lu, ambassadeur de Chine en France. [MARTIN BUREAU / AFP]

L'ambassade de Chine à Paris s'est déchaînée contre un chercheur français jugé trop critique à l'encontre de Pékin, s'attirant une volée de protestations.

L'escalade est partie d'un tweet de l'ambassade vendredi, traitant Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), de «petite frappe» pour avoir dénoncé des pressions chinoises sur des parlementaires français souhaitant se rendre à Taïwan.

Experts en géopolitique et élus français ont alors pris la défense de ce spécialiste de la Chine, en conflit ouvert avec l'ambassade depuis des mois (elle lui a bloqué l'accès à son compte Twitter).

«Certains reprochent à l’Ambassade de Chine d'"agresser" un "chercheur indépendant". En réalité (..) il est juste un troll idéologique», a répliqué dimanche l'ambassade sur son site internet, lui reprochant d'être pro-taïwanais.

«un sentiment d'impunité totale»

Elle s'en est prise aussi aux «hyènes folles» qui «s'affublent des habits de chercheurs et de médias et s'en prennent furieusement à la Chine».

L'ambassade a nié avoir outrepassé les usages diplomatiques, alors que certains réclament un geste fort de protestation du ministère français des Affaires étrangères. La diplomatie c'est «défendre les intérêts et l'image de son pays», a-t-elle lancé.

Antoine Bondaz a une nouvelle fois dénoncé dimanche ces emportements, déplorant «un sentiment d'impunité totale» et une «rhétorique décomplexée» de la diplomatie chinoise à l'étranger.

L'ambassade est coutumière des piques et des attaques en règle à l'encontre des détracteurs de la Chine.

L'ambassadeur Lu Shaye s'était récemment déclaré «fermement opposé» à une visite de parlementaires français à Taïwan. «Les parlementaires français décident librement de leurs projets de déplacement et de leurs contacts», a de son côté répliqué le Quai d'Orsay.

La République populaire de Chine considère ce territoire comme une de ses provinces et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d'indépendance sur l'île, soutenue par les États-Unis.

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