Six personnes ont été interpellées le 16 mars, suspectées d'avoir participé à des degrés divers à un trafic de voitures volées destinées principalement à la Côte d'Ivoire.
C'est l'augmentation du nombre de véhicules volés dans le nord de la Seine-et-Marne qui avait alerté les enquêteurs de la police judiciaire de Meaux. Les SUV ou Crossover Peugeot 3008 et 5008, ainsi que des DS7 étaient plus spécifiquement visés par les malfaiteurs. Les vols avaient lieu de nuit, sans violence et sans traces d'effraction puisque les individus reprogrammaient des clefs vierges.
Le groupe criminel de la PJ a donc tenté de remonter aux suspects en s'appuyant notamment sur les remontées des collègues de voie publique, certains ayant arrêté des individus aux volant de voitures volées.
Au total, 6 personnes ont été identifiées et interpellées le 16 mars par la police judiciaire et la BRI (Brigade de recherche et d'intervention). Parmi elles, deux qui se concentraient sur le vol des voitures qu'ils allaient ensuite déposer dans des endroits faciles d'accès et très discrets. Ensuite, les investigations ont montré que trois «maquilleurs» prenaient le relais pour mettre de fausses plaques d'immatriculation. Un dernier individu a lui été arrêté pour avoir participé au convoyage des véhicules en direction du Havre, d'Anvers ou Rotterdam où elles partaient sur des containers maritimes, à destination principalement de la Côte d'Ivoire. Il a été condamné dans une procédure de CRPC, comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, tandis que les cinq autres suspects seront jugés le 7 mai prochain.
«Ce n'était pas un réseau pyramidal avec un chef et des exécutants comme on peut en voir dans d'autres dossiers», explique à CNEWS le commissaire Stéphane Guérin, chef de la PJ de Meaux. «Il s'agissait davantage d'une coopération entre différents malfaiteurs, âgés de la vingtaine ou dans la trentaine, ayant chacun leur "spécialité", chacun se rémunérant à son stade de commission de l'infraction. Pour éviter d'attirer l'attention, ils prenaient soin de voler dans des zones géographiques très diverses, d'Othis à Villepinte en passant par Goussainville, Paris ou Puteaux. Nous leur attribuons au minimum 130 faits, mais nous pensons qu'il y en a bien davantage».
En perquisition, les enquêteurs ont retrouvé du matériel pour reprogrammer les clefs de voiture et divers éléments incriminants.