Le harcèlement scolaire est un fléau face auquel les familles se trouvent souvent démunies. Après la mort d'Alisha, 14 ans, tuée par deux camarades de classe le 8 mars dernier à Argenteuil, Marlène Schiappa a pris la décision de créer un «comité des parents» afin de leur donner les clés pour combattre le phénomène.
Auprès de franceinfo, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté a expliqué, ce dimanche 14 mars, que l'initiative devrait prendre forme «dans la semaine qui vient». «Je crois que face à la question du harcèlement, il y a des acteurs qui n'ont pas encore été assez parties prenantes. On attend que l'Etat fasse des actions contre le harcèlement, moi, en tant que mère, je veux vous dire qu'on peut mieux outiller les parents», a-t-elle déclaré.
Mort de la jeune Alisha : "On peut mieux outiller les parents", défend Marlène Schiappa qui annonce qu'elle va créer "dans la semaine qui vient un comité des parents contre le harcèlement" pic.twitter.com/1hopF6SPCr
— franceinfo (@franceinfo) March 14, 2021
Ceux d'Alisha se sont exprimés après que le corps de leur fille a été retrouvé dans la Seine, en début de semaine. Sa mère, notamment, assurait avoir déjà signalé le harcèlement scolaire dont l'adolescente faisait l'objet.
Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux jeunes mis en examen pour l'assassinat d'Alisha, un garçon et une fille de 15 ans, auraient notamment diffusé des photos de la victime en sous-vêtements sur les réseaux sociaux. Une bagarre entre les deux adolescentes avait aussi été signalée.
Assurant s'«associer à la douleur de ses proches», Marlène Schiappa indique vouloir faire en sorte qu'un tel drame ne se produise plus. Pour cela, elle appelle notamment à «une vigilance accrue» des parents et compte profiter de l'expérience de «personnalités qualifiées» pour renforcer ce «comité» dédié. La ministre déléguée cite notamment Fabienne Servan-Schreiber, mais aussi des associations comme l'UNAF ou e-Enfance.
«Ensemble nous allons travailler autour des Maisons de confiance et de protection des familles, qui sont des outils créés par la gendarmerie nationale pour mieux équiper les parents contre le harcèlement, partout sur le territoire», poursuit-elle.
Marlène Schiappa souligne l'importance de s'adresser aux familles des victimes mais aussi à celles des agresseurs. Car, s'il est difficile de lutter contre ce phénomène, c'est aussi parce qu'«aucun parent» n'imagine que «son propre enfant» puisse être un harceleur.