Quatre hommes, dont l’auteur de la vidéo où on l’entendait crier «Tuez-les» contre de policiers, étaient jugées lundi pour avoir participé à des violences contre les forces de l’ordre à Beauvais, début mars. Si trois ont été condamnés à des peines de prison, dont du ferme pour deux d’entre eux, aucun ne sera incarcéré.
De quoi rajouter incompréhension et crispation du côté des policiers, en plein Beauvau de la sécurité, dont la réponse pénale contre leurs agresseurs est un sujet majeur. Le Premier ministre Jean Castex, lors d’un déplacement à Beauvais vendredi dernier, avait d’ailleurs affirmé que «rien ne restera impuni».
Dans les faits, l’un des prévenus, âgé de 34 ans et déjà condamné à 21 reprises, a reçu une peine de huit mois de prison ferme, mais sans mandat de dépôt (le juge ne demande pas son incarcération), pour «diffusion de l'enregistrement d'images relatives à la commission d'une atteinte volontaire à l'intégrité de la personne». Il avait filmé des affrontements et les avait diffusés sur les réseaux sociaux, en parlant des jeunes émeutiers comme de «ses soldats», ou «ses vaillants». Face au tribunal, il a expliqué avoir voulu «informer les gens» de son quartier, rapporte l’AFP.
«Le tribunal considère que le trouble à l’ordre public est mesuré»
Un garçon de 18 ans a de son côté été condamné à six mois de prison ferme, là encore sans mandat de dépôt, pour «violence sur personnes dépositaire de l’autorité publique». Il avait été identifié comme l’auteur d’un tir de mortier.
Le troisième condamné est le jeune homme de 20 ans ayant lui aussi diffusé une vidéo d’attaque contre la police, où on l’entendait hurler «Tuez-les». Il a reçu une peine de dix mois de prison avec sursis pour avoir filmé et diffusé les images, mais aussi pour «menace de mort». Un quatrième prévenu, âgé de 20 ans également, a été relaxé des faits de «participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences». L’avocate des deux derniers a demandé à ne pas en faire des «boucs émissaires. Ce ne sont pas eux qui ont brûlé des voitures ou attaqué des policiers».
Auparavant, le parquet avait requis de 18 à 36 mois de prison ferme, en fonction des prévenus. De son côté, la présidente a expliqué que «le tribunal considère que le trouble à l’ordre public est mesuré», pour justifier les peines prononcées.