Une nouvelle semaine de «confinera, confinera pas» ? Alors que les indicateurs épidémiques poursuivent leur lente dégradation en Ile-de-France, la question des restrictions revient déjà sur la table, moins d'une semaine après avoir été écartée par le gouvernement.
«Nous sommes en très forte tension», mais «le confinement de l'Ile-de-France n'est pas d'actualité», a assuré ce mardi 9 mars au matin le Directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, sur RTL :
"Le confinement de l'Ile-de-France n'est pas d'actualité", assure le directeur général de la santé Jérôme Salomon invité de #RTLMatin, malgré une "très forte tension" dans les hôpitaux liée au virus du Covid-19 pic.twitter.com/3Lo63Z40Jt
— RTL France (@RTLFrance) March 9, 2021
«Cette mesure de dernier recours sera proposée au gouvernement si nous avions l'impression que l'hôpital ne pouvait pas tenir et que nous étions face à un risque majeur de ne pouvoir accueillir les malades graves. [...] Donc nous libérons beaucoup de lits», a souligné Jérôme Salomon.
La veille, l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France a ordonné la déprogrammation de 40 % des opérations dans les hôpitaux. Objectif : faire passer le nombre total de lits de réanimation en région parisienne de 1.050 à 1.577 dans les prochains jours. Une augmentation de capacité d'environ un tiers qui sera salutaire, alors que 984 patients se trouvaient en soins critiques au lundi 8 mars.
Asphyxie des hôpitaux et taux d'incidence
Ces déprogrammations, qui auront un impact sanitaire à long terme, semblent donc pouvoir donner un peu d'air, à court terme, à des hôpitaux au bord de l'asphyxie. Mais ce critère n'est pas le seul étudié par le gouvernement pour décider de nouvelles mesures.
Dans sa conférence de presse jeudi 4 mars, Jean Castex avait indiqué que sa décision de reconfiner le Pas-de-Calais le week-end avait aussi été prise car le taux d'incidence y dépassait 400 nouveaux cas hebdomadaires pour 100.000 habitants.
Or, sous l'impulsion de la Seine-Saint-Denis (433) et du Val-de-Marne (406) où l'épidémie flambe, l'Ile-de-France paraît se diriger doucement mais surement vers ce seuil fatidique. Le taux d'incidence dans la région est de 346 nouveaux cas pour 100.000 habitants dans la semaine du 27 février au 5 mars, selon les dernières données de l'ARS fournies lundi soir, contre 329 pour la semaine précédente, d'après CovidTracker.
S'il ne s'agit pas d'une déferlante incontrôlable, cette tendance à la hausse prolongée pourrait peser lourdement dans la balance. En réponse à Jérôme Salomon, le président LR du Sénat Gérard Larcher a d'ailleurs souligné ce mardi matin que «le Sénat souhaite depuis toujours une territorialisation des mesures. En Ile-de-France comme ailleurs, il faut trouver l'équilibre entre contraintes sanitaires et réalités socio-économiques».
Même constat mais autre argument pour Axel Kahn, président de la ligue contre le cancer. Selon lui, le Directeur général de la Santé «a tort» de s'avancer sur le non-confinement de la région parisienne, car «cela fait apparaître [une logique] de deux poids, deux mesures, dans les politiques sur le territoire».
L'Ile-de-France au cœur du conseil de défense sanitaire
«Un réexamen de la situation sur l'ensemble du territoire, et notamment l'Ile-de-France, aura lieu lors du conseil de défense sanitaire» mercredi 10 mars, a déjà fait savoir le ministère de la Santé lundi 8 mars.
Avant de nouvelles fuites dans la presse et interrogations des Franciliens pendant 36 heures, puis une énième conférence de presse de Jean Castex jeudi soir ?