Quelques heures après la prise de parole de Jean Castex qui a placé l'Ile-de-France en «vigilance renforcée», la municipalité parisienne a fait savoir qu'elle allait demander à l'Etat de mettre en place à Paris un confinement de 3 semaines. Que propose-t-elle exactement ?
La municipalité parsienne entend proposer au gouvernement un confinement de 3 semaines dans la capitale, et ce, afin «d'avoir la perspective de tout rouvrir» à son issue, y compris bars, restaurants et lieux culturels, a expliqué le premier adjoint à la maire de Paris Emmanuel Grégoire. «Une hypothèse» mise sur la table, selon lui.
Car la mairie de Paris ne pourra pas imposer cette décision seule et ne le veut d'ailleurs pas. L'idée, selon l'exécutif parisien, est en effet d'en débattre avec le gouvernement, la préfecture d'Ile-de-France, la préfecture de police de Paris, la région mais aussi avec l'Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France.
Ce vendredi 26 février, Emmanuel Grégoire a donc tenu une conférence de presse, pour détailler les demandes formulées auprès de ces autorités publiques. Il a notamment annoncé «travailler à des propositions» afin de «tenir le plus longtemps posibble, le temps que les vaccins se déploient», avec «comme objectif de viser la réouverture généralisée» au printemps.
Un confinement dur
Plutôt qu'un confinement le week-end «très contraignant sur le plan de l'impact sociétal et assez peu efficace sur le plan sanitaire» selon Emmanuel Grégoire, la municipalité parisienne souhaite un confinement pur et dur, à l'instar de ce qu'avait connu la France au printemps.
«On ne peut pas s'engager pendant encore des mois» dans un schéma «métro, boulot, dodo», où «il est autorisé d'aller dans les transports, d'aller à l'école et en entreprise mais où il n'est pas autorisé de se promener le week-end», s'est-il ainsi exprimé ce vendredi matin.
De fait, l'exécutif parisien préfère mettre en place un «confinement très dur tout de suite» selon le premier adjoint à la ville de Paris, plutôt que de rester encore dans une situation régie par une «politique de demi-mesures aux résultats très contestables», après «plus de 140 jours de couvre-feu».
La fermeture des écoles et des lieux publics
Dans ce cadre, les établissements scolaires et les lieux publics pourraient être fermés pendant cette période, même si Emmanuel Grégoire n'a pas été parfaitement clair au sujet des écoles, soulignant que la municipalité parisienne avait toujours souhaité les maintenir ouvertes.
Anne Souyris, l'adjointe à la mairie de Paris chargée de la santé, avait pourtant tenu un discours différent jeudi soir, annonçant que ce «confinement total» serait «évidemment» associé «à la fermeture des écoles».
La fermeture des commerces non essentiels
Concernant la fermeture des commerces, Emmanuel Grégoire a expliqué que la «réflexion sur le plan national» à ce sujet était très peu applicable à la capitale, et qu'il s'agissait de «mesures» dont il fallait «discuter».
«Les commerçants sont très durement touchés [...] et nous arrivons à un point où il est difficile d'aller plus loin», a-t-il expliqué ce vendredi matin.
Le télétravail obligatoire
Par ailleurs, Emmanuel Grégoire a fait savoir que la municipalité demandait «la mise en place obligatoire du recours au télétravail». C'est «une proposition que nous formulerons» ajoute le premier adjoint à la ville de Paris, qui évoque «mesures d'ajustement permettant» à terme «d'envisager des mesures plus contraignantes».
Des campagnes de dépistage ciblées
En outre, la municipalité parisienne souhaite «le renforcement des campagnes de dépistage ciblées [...] dans les établissements scolaires et dans les entreprises». Des «lieux particulièrement à risque», selon Emmanuel Grégoire.
Quid de la métropole du Grand Paris ?
Mais confiner Paris sans la métropole est-ce seulement envisageable ? Non, répondent en coeur les élus d'opposition. «Un confinement au niveau départemental est illusoire, car des millions de Franciliens se déplacent chaque jour entre les départements», a immédiatement répondu la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, qui estime avoir «toujours défendu une vision régionale pour être efficace».
«Prétendre confiner Paris sans tenir compte de ses voisins est un non-sens absolu : le virus ne s'arrête pas aux portes du périphérique», expliquent de leur côté les élus de la droite parisienne du groupe Changer Paris.
Le confinement à l'échelle métropolitaine est une «hypothèse» envisagée par la municipalité parisienne. «Ce n'est pas une demande de notre part, mais une hypothèse que nous souhaitons mettre sur la table», a insisté Emmanuel Grégoire, soulignant à nouveau que la municipalité parisienne souhaitait avant tout débattre de ces propositions.