«C'était ça ou j'en crève». Dans un entretien diffusé ce lundi 15 février, Coline Berry-Rojtman, la fille de l'acteur Richard Berry, a expliqué les raisons qui l'ont poussée à porter plainte contre lui pour «viols et agressions sexuelles».
Après avoir été entendue, jeudi dernier, par les policiers de la brigade de protection des mineurs de Paris, Coline Berry-Rojtman a notamment indiqué sur Franceinfo que «la lecture du livre de Camille Kouchner», point de départ de l'affaire Duhamel, mais aussi «la réaction de (son) père, face à (elle)» ont constitué un «alignement» propice à sa prise de parole et l'action publique qui s'en est suivi.
«C'était vital»
«Je l'ai ressenti physiquement, c'est-à-dire que c'était ça ou j'en crève, en fait», a ajouté la fille aînée de l'acteur, âgée de 45 ans aujourd'hui.
«C'était vital. Peut-être, oui, que ça va lui faire du mal. Encore que j'estime que j'apporte de la réparation dans la famille, et pour les générations futures», a-t-elle insisté.
Née de l'union de Richard Berry et l'actrice Catherine Hiegel, Coline Berry-Rojtman avait porté plainte fin janvier pour «viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant» et «corruption de mineur».
Dans un entretien accordé au Monde et mis en ligne le 3 février dernier, elle avait raconté qu'au cours de son enfance, son père l’embrassait «sur la bouche avec la langue» et circulait souvent nu chez lui.
Au cours de cette période, au milieu des années 1980, Richard Berry l’aurait également poussée à participer à des «jeux sexuels», avec lui et sa compagne de l’époque, la chanteuse américaine Jeane Manson.
Dans la foulée de ces révélations, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour examiner la véracité des accusations portées par Coline Berry-Rojtman contre son père.
Ce dernier, sur son compte Instagram ou par voie de presse, a constamment démenti «de toutes (ses) forces et sans ambiguïté ces accusations immondes», et assuré n'avoir «jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline, ni avec aucun de (s)es enfants».
«J'ai besoin de la reconnaissance des faits», indique de son côté Coline Berry-Rojtman, quand bien même les faits sont aujourd'hui prescrits.
«Ce déni (de Richard Berry) est une destruction»
«On a eu des échanges avec mon père. Soit il minimise (les faits), en les considérant comme anecdotiques. Soit il considère que c'est de la faute de Jeane Manson (l'ex-compagne de son père), dont il aurait subi la liberté sexuelle. Ou alors je suis traité de folle», s'est-elle défendue auprès de Franceinfo.
«Ce déni, c'est encore une destruction qui vient s'ajouter à la déchirure que je vis depuis toutes ces années», a-t-elle ajouté.
Reste que pour Coline Berry-Rojtman, «les effets secondaires négatifs», soit l'exposition de sa famille et de ses enfants, «sont moins importants que le bénéfice» (qu'elle) pense pouvoir retirer «à l'issue de cette démarche». «C'est peut-être très candide, mais je suis sereine et ça m'a apaisée. Je suis complètement soulagée», a-t-elle conclu.
Dans une famille aujourd'hui totalement éclatée, Coline Berry-Rojtman a pu quoi qu'il en soit compter sur le soutien de sa mère, la comédienne Catherine Hiegel, et aussi sur celui de sa cousine Marilou Berry et de sa mère, l'actrice Josiane Balasko.
En outre, l'ex-mari de Coline Berry-Rojtman, le producteur de films Romain Rojtman, a également pris publiquement sa défense.
«La personnalité de Coline fait que le mensonge est impossible pour elle. J'ai passé quatorze ans avec elle : cet inceste a toujours été très présent dans notre vie», a-t-il affirmé dans les colonnes du Parisien.