Le 13 février 2006, Ilan Halimi était retrouvé agonisant près d'une voie de RER C, après avoir été séquestré et torturé. Quinze ans après, de nombreux hommages lui sont rendus.
Hier, a eu lieu l'annuelle cérémonie commémorative organisée par la ville de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). A cause de la crise sanitaire, elle était entièrement virtuelle. Demain, le réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes, Juives et Juifs Révolutionnaires, Mémorial 98 ans et le Collectif des Jifs et Juives VNR appellent à un rassemblement en la mémoire du jeune homme.
24 jours de séquestration
Les faits remontent à 2006. Ilan Halimi, 23 ans, travaille comme vendeur dans un magasin de téléphonie parisien. Il y rencontre une jeune fille disant s'appeler «Emma». Elle lui propose un rendez-vous.
Mais lorsqu'il la rejoint quelques jours plus tard, il est enlevé par un groupe d'individus rapidement surnommé «le gang des barbares». «Emma» a en réalité servi d'appât. Dans l'esprit du gang, Ilan Halimi, qui est de confession juive, est forcément riche. Son enlèvement pourra donc déboucher sur une copieuse rançon.
Ilan Halimi est torturé pendant 24 jours. Il est séquestré dans un appartement à Bagneux (Hauts-de-Seine), où presque tous les membres du gang, âgés de 17 à 32 ans, ont grandi. Mais la rançon ne vient pas. Contrairement à ce que pense le gang, Ilan Halimi est issu d'une famille modeste.
Condamnation à perpétuité
Le jeune homme est finalement retrouvé le 13 février 2006 près d'une voie de RER C, à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Les médecins font état de brûlures sur 80% de son corps, de contusions, d'hématomes et d'une plaie à la joue réalisée au cutter. Hospitalisé, Ilan Halimi succombe à ses blessures quelques heures plus tard.
Cette affaire a indigné l'ensemble du pays. Le procès, ouvert en 2009, a été extrêmement suivi. Vingt-sept prévenus ont été jugés, la plupart accusés d'enlèvement et séquestration en bande organisée, actes de tortures et de barbarie et assassinat. Pour sept d'entre eux, la circonstance aggravante d'antisémitisme a été retenue.
La condamnation la plus lourde - perpétuité assortie de 22 ans de sûreté - est allée à Youssouf Fofana. Dit «le cerveau des barbares», cet homme est considéré comme à l'origine de l'enlèvement et de la séquestration d'Ilan Halimi. Il purge actuellement sa peine au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe.