Invitée de La Matinale de CNEWS, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a défendu ce mercredi 10 février la politique mise en place par certains maires franciliens de couper les aides sociales aux familles dont les enfants auraient commis des actes de délinquance.
«Face à la délinquance des mineurs qui explose en Ile-de-France, face à ce phénomène que l'on a beaucoup de mal à enrayer, il faut aussi responsabiliser les parents», s'est ainsi exprimée Valérie Pécresse, qui explique que si les familles ont droit à certaines aides, elles ont aussi le devoir de surveiller leur(s) enfant(s). «Qu'est-ce que cela veut dire ? [...] On a le devoir de surveiller ses enfants et on a le droit à toute une série d'aides qui servent à mieux les élever, à partir en vacances, à participer à des associations culturelles», a-t-elle ajouté.
Valérie Pécresse fait notamment référence au maire de Poissy et vice-président du conseil départemental des Yvelines (78), Karl Olive, qui a récemment décidé – et voté au conseil municipal – de supprimer les aides communales aux mineurs délinquants. Deux coups de pouce financiers sont notamment concernés par la mesure : le Pass' Sport Club et le Pass' Culture, qui subventionnent à hauteur d'environ 30 euros les cotisations annuelles des jeunes inscrits dans un club de sport ou autre association culturelle de la ville.
«Responsabiliser les parents»
Une «initiative justifiée», selon Valérie Pécresse. «Ce qu'a voulu faire Karl Olive, c'est vraiment responsabiliser les parents», tout en respectant «la situation de chaque famille», explique la présidente de la région, qui sous-entend qu'il ne sera pas question de s'en prendre au portefeuille d'une mère célibataire, qui élève seule plusieurs enfants par exemple. «Je sais que, connaissant chaque famille de sa ville, Karl Olive saura être à la fois ferme et juste», a-t-elle précisé.
Car si les chiffres de la délinquance en Ile-de-France sont plutôt en nette baisse en 2020, avec un recul des homicides, des atteintes aux biens et à l'intégrité physique ou encore des cambriolages, ceux qui concernent la délinquance des mineurs ne semblent pas être aussi bons au regard de l'actualité. Alors que les jeunes semblent être les plus marqués par les contraintes liées aux mesures de lutte contre le coronavirus, le phénomène des rixes a pris une ampleur importante dans la région.
Après le tabassage de Yuriy le 15 janvier dernier et la montée en violence de ces affrontements entre bandes rivales, beaucoup d'experts ont fait part de leur inquiétude face à l'oisiveté de ces très jeunes adolescents, qui – dans un contexte de restrictions des déplacements – passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux. Les «réseaux sociaux qui jouent un rôle de catalyseurs», selon Valérie Martineau, la directrice de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP)