En Ile-de-France, ils sont 765.000 à être considérés comme des travailleurs clés, répondant aux besoins fondamentaux de la population en ces temps de pandémie et continuant à travailler en présentiel. Indispensables au bon fonctionnement de la région, ils habitent en banlieue voire en grande couronne, selon une note de l'INSEE publiée ce jeudi 4 février.
«Les travailleurs clés résident peu fréquemment à Paris et sont surreprésentés en Seine-Saint-Denis ainsi qu’aux franges de la région», explique ainsi l'INSEE, soulignant qu'il s'agit de personnes qui exercent l'un des 35 métiers qualifiés de «clés» par l'Observatoire régional de santé d'Ile-de-France.
Parmi eux, qui représentent 14 % de la population active en Ile-de-France, on trouve les médecins hospitaliers et libéraux, les infirmiers et les aide-soignants, les pharmaciens et les dentistes mais aussi les caissiers et les agents de propreté, les pompiers, les ambulanciers et les forces de l'ordre ou encore les cuisiniers, les boulangers et les bouchers.
«surreprésentés en Seine-Saint-Denis»
Ces derniers vivent majoritairement en Seine-Saint-Denis (93), qui est le département où la part des travailleurs-clés (18 %) dans l’ensemble des actifs résidents est la plus élevée. Et pour 38 % d'entre eux, ils exercent des métiers de caissiers, de vendeurs de commerces essentiels et d'aides à domicile.
Au total, 113.000 de ces travailleurs de «première ligne» résident en Seine-Saint-Denis, contre 107.300 à Paris où la population est pourtant plus nombreuse. Pourtant, à Paris (75) et dans les Hauts-de-Seine (92), «seul un actif sur dix exerce un emploi clé», souligne l'INSEE. Pire, ils sont seulement 13 % à résider dans le 13e arrondissement et 6 % dans le 2e arrondissement, où le prix de l'immobilier est particulièrement élevé.
résidant «Aux franges» des départements
Après la Seine-Saint-Denis, c'est ensuite en Seine-et-Marne (77), dans le Val d'Oise (95), en Essonne (91) et dans le Val-de-Marne (94), que l'on trouve la plus grande part des travailleurs-clés. Ils y représentent environ 16 % des actifs résidents dans chacun des quatre départements.
Et ces derniers habitent majoritairement «aux franges» des départements, fait savoir l'INSEE. Notamment aux confins de la Seine-et-Marne, où plus d’un actif sur cinq occupe un métier clé. C’est le cas dans de nombreuses communautés de communes : Gâtinais Val-de-Loing à l’extrême sud du département, Bassée-Montois au sud-est, le Provinois à l’est.
Même constat dans le Val d'Oise, et plus particulièrement dans les communauté de communes du Haut Val d’Oise (9 communes autour de Beaumont-sur-Oise) au nord et du Vexin Val de Seine au nord-ouest (26 communes), où «20 % des actifs exercent un métier-clé».
Restent le département des Yvelines (78), où la part des travailleurs-clés (13 %) est moins élevée que dans la région (14 %), selon les chiffres de l'INSEE. Sans surprise, il faut se rendre au nord du département, plus précisément dans les communautés de communes des Portes de l’Ile-de-France et de Grand Paris Seine & Oise pour que la part de travailleurs clés (15 %) soit supérieure à celle de la région (14 %).