Un peu plus de deux ans après l'explosion de gaz mortelle survenue rue de Trévise le 12 janvier 2019, les victimes bataillent pour être indemnisées. Ce dimanche 7 février, une vingtaine de leurs avocats co-signent une lettre pour réclamer à la mairie de Paris de rédiger la convention d'indemnisation.
«Deux ans après cette explosion, des procédures civiles et pénales sont toujours en cours, sans qu’aucun dispositif indemnitaire définitif n’ait été proposé aux victimes», ont ainsi fait savoir ce dimanche les 23 avocats signataires de ce communiqué. Rappelant d'ailleurs à cette occasion – qu'en plus des «nombreuses personnes blessées physiquement et psychiquement» – «l’explosion et le souffle» avaient causé «d’importants dégâts matériels».
Une indemnisation qui traîne
En septembre 2020, les associations de victimes – dont Trévise Ensemble – avaient placé tous leurs espoirs en une réunion organisée en présence notamment de Frédérique Calandra, la Déléguée interministérielle à l’aide aux victimes (DIAV), du préfet d'Ile-de-France et du procureur de la République de Paris, pendant laquelle la mise en place d'un accord-cadre d'indemnisation pour les victimes a été discuté.
Un mois plus tard, la ville de Paris – mise en examen dans la procédure pénale – s'était à son tour positionnée en faveur de l'indemnisation rapide des vicitmes, et ce, sans attendre l’issue des procédures en cours. Dans une lettre datée du 5 novembre 2020 et adressée au Premier ministre, la maire de Paris, Anne Hidalgo, écrivait qu'elle était «favorable à une participation financière de la collectivité», à la seule condition «que cette dernière n'apparaîtrait pas comme une reconnaissance juridique de responsabilité».
Une loi pas si indispensable ?
Trois mois plus tard, les avocats des victimes assurent que la municipalité parisienne – contrairement à ce qu'elle avait annoncé – «refuse de s’engager sur la signature de la convention d’indemnisation réclamée par les associations de victimes». En cause selon un article du Canard Enchaîné daté 13 janvier ? La demande d'Anne Hidalgo adressée à Jean Castex de créer «par la loi un fonds national d'indemnisation ad hoc», restée sans réponse.
Victimes grièvement blessées...
Une pensée pour Luis Miguel et ses trois enfants
Une pensée pour Inès, Angela, Amor, Ameroche et de leurs familles. @EmmanuelMacron @JeanCASTEX pic.twitter.com/VsjoIu30JN— VRET-Victimes&Rescapésdel'ExplosiondeTrévise1201 (@VictimesTrevise) January 13, 2021
Dans cette même édition, le journal satirique faisait savoir que la maire du 9e arrondissement de Paris, Delphine Bürkli, avait de son côté mandaté un avocat, Me Bernard de Froment, chargé de se renseigner sur les conditions de la création d'un tel fonds. Réponse de l'intéressé : «pas besoin d'une loi pour créer un fonds d'indemnisation» alors qu'«une association à laquelle la ville de Paris, GRDF et les assureurs participeraient» suffirait amplement.