Ancien gendarme, sénateur des Alpes-Maritimes et ex-maire de Mandelieu, Henri Leroy défend les propositions de la droite à la chambre haute dans le cadre de la grande concertation menée par le gouvernement pour améliorer les conditions d’exercice des forces de l’ordre. Les conclusions de ces échanges doivent servir de base à la future loi d’orientation et de programmation de la sécurité intérieure (Lopsi) prévue en 2022.
Son inspiration, c’est du côté de Charles Pasqua qu’Henri Leroy l’a puisée. Pour le sénateur des Alpes-Maritimes, il est temps de «terroriser les criminels». La formule inspirée du célèbre «terroriser les terroristes» de l’ancien ministre de l’Intérieur, l’élu (LR) azuréen va la défendre bec et ongles lors du Beauvau de la sécurité. Jusqu’en mai, cette grande concertation réunit tous les quinze jours parlementaires, maires, membres du gouvernement et experts internationaux. Durant les débats, Henri Leroy va notamment porter les 31 propositions des sénateurs dans le cadre du rapport sur la situation des forces de sécurité en France. «Il n’est pas normal que les forces de l’ordre aient peur pour leur sécurité et celle de leur famille, insiste-t-il. Il n’est pas normal que des enfants de policiers soient obligés de taire la profession de leurs parents pour ne pas subir de représailles.»
«Sans sécurité, c’est le Far West»
Pour cet ancien gendarme, il est important de «recoudre» durablement le lien qui unit la population à ses forces de l’ordre. Un lien qui était particulièrement visible après les attentats qui ont frappé la France en 2015, mais qui s’est affaibli depuis, selon lui. «Les Français savent que sans sécurité, c’est le Far West, l’anarchie la plus totale, défend-il. J’ai été choqué par les propos outrageants du président de la République au sujet de ce qu’il appelle “des violences policières”. Cette expression laisserait entendre que toute la profession commet des violences. Ce n’est évidemment pas le cas. Il peut arriver que certains dérapent. Dans ce cas, il faut que la justice fasse son travail et que les fautes commises soient sanctionnées. Mais, plutôt que de jeter l’opprobre sur tout une corporation, le chef de l’Etat ferait mieux de soutenir ses policiers et ses gendarmes.»
Des professionnels au «bord de la rupture»
Et pour soutenir les forces de l’ordre, il faut commencer par leur donner les moyens de remplir leurs missions dans des conditions «acceptables et dignes», estime le sénateur LR. «Il y a des manquements au niveau des dotations en équipements et du bâti, insiste Henri Leroy. Dans certaines casernes, les jeunes gendarmes sont contraints de travailler dans des espaces insalubres. Dans la police nationale, on manque même de menottes. Beaucoup d’entre eux n’en peuvent plus. Ils sont également découragés de la faiblesse des peines infligées par la justice aux délinquants et aux criminels qu’ils interpellent. Beaucoup sont au bord de la rupture. Ils ne tiennent que grâce à leur conscience professionnelle et à leur sens du devoir.»