Le Conseil de Paris vient de voter la fermeture définitive du marché aux oiseaux de l'Ile de la Cité, ce mercredi 3 février. L'association parisienne de défense de la cause animale PAZ – «Paris Animaux Zoopolis» – avait lancé une pétition début janvier à destination de la municipalité parisienne, à ce sujet et le conseil municipal de Paris Centre avait consécutivement voté son interdiction le 25 janvier.
«Il a été constaté depuis plusieurs années» que ce marché, situé place Louis Lépine près du célèbre marché aux fleurs, «était devenu l'épicentre d'un trafic d'oiseaux en Ile-de-France», s'est ainsi exprimé Christophe Najdovski, l'adjoint à la mairie de Paris chargé de la condition animale. Selon l'élu, les conditions de détention des oiseaux étaient "inacceptables au regard des conditions de bien-être des animaux requises aujourd'hui».
Environ 400 oiseaux étaient mis en vente chaque dimanche sur ce marché qui se tient depuis des années au marché aux fleurs de l'Ile de la Cité. Environ douze professionnels sont autorisés à les vendre, signataires d'une convention avec la Ville de Paris, mais «dans les faits, ils seraient seulement 7 à continuer» leur activité, avait fait savoir Amandine Sanvisens, la co-fondatrice de l'association PAZ.
«Dix vendent encore des oiseaux, voire des petits animaux ou d'autres produits», a abondé Ariel Weil, le maire de Paris Centre. Ces derniers pourraient ainsi être indemnisés, à la hauteur de leur chiffre d'affaires annuel. Et la note ne devrait pas être trop salée, étant donné qu'ils ne sont pas nombreux à vendre régulièrement, et ce, uniquement 4 fois par mois. Soit 52 jours maximum par an.
une mobilisation unanime
«Il est grand temps [...] de fermer le marché aux oiseaux de l’île de la Cité», avait ainsi écrit l'association PAZ à la municipalité parisienne début janvier, rappelant à cette occasion que cette dernière avait déjà pris la décision d'interdire les animaux sauvages dans les cirques parisiens. Pour l'association, la suite logique serait donc de sceller le sort de ce marché aux oiseaux (et aux poissons).
Or, celui-ci doit entièrement repensé, puisqu'un programme de restauration de près de 5 millions d'euros a été lancé par la mairie de Paris. Une aubaine pour PAZ, qui réclame dans une pétition que le marché aux oiseaux ne fasse pas partie de cette réhabilitation. «Emprisonner des oiseaux est cruel. C’est les priver de leur liberté et de leur comportement le plus élémentaire : celui de voler», peut-on lire sur leur site internet.
Une demande entendue par la municipalité parisienne donc, qui a pris l'engagement – par la voix de Christophe Najdovski – «de modifier le règlement afin d'interdire la vente d'oiseaux et d'autres animaux à l'occasion de la rénovation» du marché aux fleurs annexe.
Des animaux vulnérables ?
Selon l'association PAZ, les animaux vendus sur l'île de la Cité était majoritairement des espèces «exotiques», peu habituées «à nos climats» et «très vulnérables à l’exposition extérieure», aux «courants d'air» notamment.
La question de l'élevage était également posée par l'association, qui regrette que ce marché encourage «dans certains cas, la capture illégale». «Cette activité, qui consiste à transporter, sélectionner et organiser la reproduction des animaux dans un but lucratif, nie purement et simplement les intérêts des animaux», explique l'association.
En 2013, une enquête de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) avait débouché sur l'interpellation de sept personnes sur le marché et à la saisie de 46 chardonnerets, très prisés pour la qualité de leur chant et dont le prix pouvait atteindre 150 euros.