La menace est sérieuse. Avec au moins 1 cas détecté à ce jour, la moitié des régions françaises sont aujourd’hui touchées par le variant anglais du coronavirus, l’un des trois à avoir été récemment découverts à l’étranger. Partout, la traque s’organise pour garder sous contrôle cette souche britannique bien plus contagieuse.
A Londres, l’épidémie est en effet hors de contrôle et les contaminations explosent. Dans ce contexte, les autorités d’outre-Manche n’ont pas eu d’autre choix que de revoir leur stratégie vaccinale pourtant très offensive. La France, de son côté, accélère aussi. Mais l’urgence est grande.
Une présence sous-estimée ?
Tours, Bayonne, Marseille ou encore Lille, chaque jour ou presque, des cas de variants anglais, dénommé B.1.1.7 par les scientifiques, sont détectés dans l’Hexagone. Si les autorités sanitaires cherchaient encore, ce mardi 12 janvier, à évaluer précisément sa présence dans le pays, les médecins envisageaient, eux, une circulation déjà rapide.
«Le problème du variant anglais n’est pas de savoir si ça va nous arriver, mais quand», résumait d’ailleurs, sur RTL, la spécialiste des maladies infectieuses Anne-Claude Crémieux.
Et au-delà des fêtes de fin d’année, dont les effets précis sur les contaminations restent encore à établir, les derniers chiffres de Santé publique France, publiés dimanche, ne prêtent guère à l’optimisme.
Chez les enfants, population considérée jusqu'à présent comme relativement épargnée, le taux de positivité atteignait ainsi la semaine dernière 10 % chez les moins de 10 ans et 8,5 % chez les 10-19 ans, soit bien plus que celui de la population générale (6,4 %).
Dix jours plus tôt, le taux de positivité moyen était en France inférieur à 3 % dans la population générale.
Ces hausses étonnantes interpellent d’autant plus que, selon le ministre de la Santé Olivier Véran, le variant anglais est «40 à 70 % plus contagieux que le virus que nous connaissons en France».
De plus, selon les pédiatres britanniques, «il semble toucher tous les âges». Ces derniers soulignent néanmoins qu’ils n’ont pas noté «pour l’instant» de plus grande gravité chez les jeunes et les enfants.
Autre donnée rassurante, les laboratoires Pfizer et BioNTech ont assuré que leur vaccin était efficace contre ce mutant, mais aussi contre la nouvelle souche sud-africaine. Leurs résultats restent toutefois partiels et rien ne dit qu’il en sera de même avec le variant japonais, le dernier identifié en date.
Un défi sanitaire et politique
Avec une épidémie qui risque de regagner du terrain, l’enjeu de la vaccination est crucial. En France, après un démarrage au compte-gouttes, le rythme accélère.
Le gouvernement vise les 400.000 vaccinations contre le Covid-19 d’ici à la fin de cette semaine. Le Royaume-Uni, lui, est en passe de franchir la barre du million et a, dans certains cas, fait passer de trois à douze semaines le délai qui sépare l’administration des deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech.
Dans l’Hexagone, la situation est moins catastrophique mais charge aux autorités qu’elle le reste. Dans cette optique, 25 départements devaient voir ce mardi leur couvre-feu avancé à 18 h.
Et alors que le Premier ministre doit s’exprimer jeudi, la mesure pourrait s’étendre à tout le territoire, voire se doubler d’un confinement le week-end.