Difficile de parler de «cluster» à ce stade, mais la ville de Bagneux est sous haute surveillance depuis qu'un cas de contamination au variant anglais du Covid-19 y a été détecté en fin de semaine dernière. Ce week-end, une large campagne de dépistage y a été menée. Reste à savoir si ce cas sera à l'origine d'une hausse des chiffres de contamination en Ile-de-France.
Lundi matin, l'Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France n'avait pas souhaité s'exprimer à ce sujet, préférant «attendre que toutes les opérations de dépistage soient terminées avant de communiquer». Même discours à la mairie de Bagneux (92), où on informe qu'«aucun autre cas positif au variant britannique n'a été détecté à ce jour». Sachant que les premiers résultats de la campagne de dépistage menée depuis samedi et jusqu'à mardi 12 janvier à l'espace Léo Ferré commencent «tout juste à tomber», explique la municipalité balnéolaise.
A la mi-journée, ce lundi, la mairie de Bagneux se félicite que seuls deux cas de Covid-19 «sans variant britannique» aient été détectés sur l'ensemble des 172 personnels de la ville testés. «Des premiers chiffres encourageants mais à prendre avec précaution» selon la maire de Bagneux, Marie-Hélène Amiable. «Ce ne sont pas les résultats définitifs puisque désormais, ce sont les habitants qui sont invités à se faire tester jusqu'à demain 17h», a-t-elle ajouté.
Pas d'inquiétude à ce stade donc, selon l'ARS Ile-de-France, qui a de son côté fait savoir que «toutes les mesures individuelles d'isolement ont déjà été prises» à l'encontre de l'animatrice scolaire, testée positive au variant britannique durant les vacances scolaires. Le mystère demeure donc, alors qu'elle n'a pas voyagé en Angleterre, et que personne dans son entourage n'a a priori été contaminé à cette souche du Covid-19.
A @VilledeBagneux, avec les élus et les équipes des établissements, pour suivre l’opération d’investigation épidémiologique visant à élargir le champ de surveillance, après que toutes les mesures individuelles d’isolement ont été déjà prises : pas d’angle mort autour du variant. pic.twitter.com/tsVNaGGmjd
— Aurélien Rousseau (@aur_rousseau) January 8, 2021
des traces du virus dans les eaux usées
En parallèle, les traces de coronavirus dans les eaux usées de la région seraient actuellement en hausse. C'est en tout cas ce qu'avançait Anne Hidalgo, ce dimanche. «Les données d'Eau de Paris montrent une augmentation très importante ces derniers jours de traces du virus dans les eaux usées», a ainsi fait savoir la maire de Paris au JDD, soulignant que «cela devrait se traduire dès la semaine prochaine par un accroissement significatif des contaminations». Pour autant, impossible de savoir s'il s'agit du variant britannique du Covid-19.
C'est en effet ce qu'explique Sébastien Wurtzer, docteur en virologie pour Eau de Paris et membre fondateur du réseau Obépine. Même si ses équipes travaillent déjà à l'analyse et au séquençage d'échantillons prélevés au début du mois de janvier, et que les premiers résultats ne montrent pas de traces du variant britannique dans les eaux usées, le virologue estime que ces recherches sont encore au «stade de travaux».
Pour autant, la «recherche du virus dans les eaux usées va nous permettre de faire le point sur l'état sanitaire à un instant T» explique Sébastien Wurtzer. «Un outil précoce» et «un indicateur pertinent» selon lui, qui a déjà «montré des performances particulièrement intéressantes», annonçant notamment en avance la première, puis la deuxième vague.
«Or, il se trouve qu'aujourd'hui, on se retrouve confronté à une remontée assez brutale en Ile-de-France mais aussi dans d'autres régions françaises [...] A ce stade, la seule chose que l'on peut dire c'est "attention", il est fort probable que cette hausse [des traces de coronavirus dans les eaux usées, ndlr] s'accompagne d'ici à quelques jours d'une augmentation significative des cas de contamination», conclut le virologue.
Une semaine décisive pour l'Ile-de-France
Que le variant britannique se diffuse en France ou non, la semaine à venir s'annonce dans tous les cas décisive pour l'Ile-de-France, et plus généralement, pour le pays. Quinze jours après le Nouvel An, Santé publique France publiera les données épidémiques prenant en compte les potentiels effets du réveillon. Avec 12.492 personnes décédées depuis le début de l'épidémie, la région francilienne est la première du pays en nombre de morts, suivie de l'Auvergne-Rhône-Alpes et du Grand Est. Même constat au sujet du nombre de personnes actuellement en réanimation, qui sont au nombre de 4.730 au 11 janvier.
A noter néanmoins qu'un reconfinement ne semble «pas prévu à ce stade», comme l'a précisé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal ce lundi. Une information corroborée par le Premier ministre Jean Castex qui a précisé dans la foulée aux parlementaires que «les chiffres actuels laissent à penser que le couvre-feu suffit».