La vente aux enchères prévue à Soissons (Aisne) samedi 9 janvier est annulée. Elle a suscité l'indignation du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA). Les deux entités ont demandé son annulation en raison des objets nazis qui devait y être vendus.
Le catalogue présentait notamment des bustes d'Adolf Hitler et d'autres souvenirs du nazisme. Autant d'articles qui ne peuvent pas être «banaliser», selon Evelyne Gougenheim, secrétaire générale du BNVCA. «Ce ne sont pas des objets historiques comme les autres», plaide-t-elle.
Dans un communiqué, l'association rappelle qu'il est interdit «d'exhiber en public des insignes ou emblèmes rappelant ceux portés par les membres d'une organisation reconnue coupable de crimes contre l'humanité». La loi n'interdit pas la vente de ces objets mais ils ne peuvent être cédés que sur désignation, sans être montrés.
Or, les articles en question apparaissaient sur le catalogue de la vente, même si certains symboles nazis étaient cachés. «A partir du moment où [ils] sont présentés sur un catalogue, même avec une pastille, il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles !», s'indigne Evelyne Gougenheim.
Puisque les musées ne participent pas à ce type de ventes, le directeur des études du Crif, Mark Knobel, estime qu'elles ne font «qu'appâter un certain nombre de collectionneurs» mais «ne favorisent en rien la connaissance historique».
Alerté, le préfet s'est rapproché des organisateurs de cette vente aux enchères qui ont annulé l'événement, sans réagir à la polémique pour l'instant. Sur son site, le BNVCA les juge «irresponsables de valoriser cette période» et exprime son dégoût pour «l'engouement autour des croix gammées» alors même que ce symbole nazi est apparu récemment sur les tombes du cimetière profané de Fontainebleau.