L'ouverture de Parcoursup, c'est aujourd'hui. Des milliers de lycéens, et d'étudiants souhaitant se réorienter, vont découvrir les 17.000 formations proposées par la plateforme. Ils pourront s'y inscrire à partir du 20 janvier 2021.
A noter que ces inscriptions concernent la première génération de lycéens à avoir expérimenté la réforme du Bac : ils ne viennent pas de Terminale S, ES ou L, mais de «spécialités» différentes.
Une nouveauté ayant inspiré un lot de nouvelles formations. «Depuis sa création en 2018, le catalogue de Parcoursup ne cesse d'évoluer», confirme Fanny Denaës, professeure principale de Terminale. Retour sur les principales nouveautés.
Le Bachelor Universitaire de Technologie (B.U.T)
Cette réforme concerne les élèves souhaitant s'orienter vers un Diplôme Universitaire Technologique (DUT). Ce diplôme, accessible aux lycéens ayant un bac général ou technologique, doit être suivi au sein d'un Institut universitaire de technologie (IUT) intégré à une université. Il est délivré dans des domaines très divers, comme le commerce ou l'informatique. Sauf que, contrairement à une licence, «le DUT constitue un mix entre les cours universitaires et la pratique», explique Fanny Denaës.
Un principe qui sera conservé par son remplaçant, le B.U.T. A une exception près : la durée de formation. Le DUT se faisait en deux ans, et les étudiants étaient fortement incités à continuer avec une troisième année de licence professionnelle. Grâce au B.U.T, ils suivront un cursus intégré de trois ans, sans avoir à se réinscrire à la fin de la deuxième année. «Au final, le DUT fera partie du B.U.T», résume Fanny Denaës. «Un élève qui ne voudra pas poursuivre en troisième année obtiendra un DUT, mais s'il reste, sa troisième année d'étude sera directement intégrée dans sa formation de départ.»
Ce changement devrait notamment permettre à la France de s'aligner sur les standards européens. Le B.U.T délivrera les très prisés 180 ECTS : les étudiants auront donc plus de facilités à poursuivre leur formation à l'étranger.
Sciences Po Paris
En 2020, Sciences Po Paris était le seul parmi les dix IEP (Institut d'études politiques) à avoir une procédure de recrutement hors Parcoursup. L'exception se termine cette année : Sciences Po Paris rejoint la plate-forme, avec des modalités d'admission particulières.
Ceux qui souhaitent décrocher l'une des 1.630 places proposées par cet IEP parisien seront soumis à quatre épreuves. Les trois premières constituent un dossier : l'élève devra présenter les notes obtenues au baccalauréat, ses relevés de note du lycée ainsi que trois exercices écrits, comme le précise le communiqué. S'il est déclaré admissible, il passera la dernière épreuve, soit un entretien avec un jury.
La prépa Mathématiques, Physique, Ingénierie et Informatique (MP2I)
Avec la MP2I, «l'informatique devient une matière phare de la classe prépa», explique Fanny Denaës. Cette nouvelle formation se suivra en deux ans, comme les autres CPGE, et préparera principalement aux concours des écoles d'ingénieur.
Sauf que l'informatique sera mise à l'honneur. Les élèves de MP2I pourront suivre jusqu'à six heures d'informatique par semaine, contre seulement deux pour les élèves de prépa MPSI (Mathématiques, Physique et Sciences de l'Ingénieur).
Une nouveauté qui permettrait aux classes préparatoires de s'ajuster aux connaissances des élèves, de plus en plus spécialisées. «La réforme du lycée a complètement changé le profil des étudiants», affirme Fanny Denaës. «Il y a un énorme écart entre un élève qui se spécialise en informatique, et qui en fait six heures par semaine en terminale, et un autre qui se spécialise en mathématiques. Il faut que l'offre scientifique en post-bac puisse s'adapter.»
La prépa Economique et Commerciale voie Générale (ECG)
La MP2I n'est pas la seule nouveauté des classes préparatoires. Les prépas aux écoles de commerce ont elles aussi été remaniées. Jusqu'à aujourd'hui, il existait deux types de classes préparatoires en commerce : les ECE (Economique Commerciale voie Economique) destinées aux bacheliers ES, et les ECS (Economique Commerciale voie Scientifique) destinées aux bacheliers S. Ces deux voies vont désormais fusionner en une seule : l'ECG.
«Avec la réforme du lycée, il est logique que l'ECE et l'ECS fusionnent», commente Xavier Despitch, professeur principal en Terminale. «L'ECS permettait de recruter des bacheliers S, mais maintenant, je doute que des élèves choisiront les spécialités mathématiques et physique pour faire du commerce.» La nouvelle classe ECG continuera tout de même de s'adapter à la fibre - plus ou moins scientifique - des élèves, en leur donnant le choix entre mathématiques approfondies et mathématiques appliquées.
Les futurs étudiants de cette formation en deux ans bénéficieront aussi d'un tronc commun en lettres, philosophie et langues et d'une option à choisir entre histoire, géographie et géopolitique du monde contemporain ou économie, sociologie, et histoire du monde contemporain.
Les écoles vétérinaires
Devenir vétérinaire en France est actuellement un casse-tête. Alors que la majorité des pays européens exigent cinq ou six ans d'études, en France, il en faut souvent huit. Les futurs vétérinaires intègrent l'une des quatre écoles reconnues à l'issue d'une classe préparatoire BCPST (Biologie, chimie, physique et sciences de la terre), et d'un concours particulièrement sélectif.
Ce temps est en partie révolu. Dès 2021, les lycéens auront la possibilité d'intégrer une école de vétérinaire directement après le Bac. Sur les 700 places ouvertes, 160 leur seront réservées. Ils devront pour cela s'inscrire sur Parcoursup : leurs dossiers seront étudiés, et s'ils sont déclarés admissibles, ils devront passer un concours qui consistera en une série d'entretiens.