La police municipale de Saint-Denis (93) a été autorisée à porter des armes létales par le préfet de Seine-Saint-Denis. Les agents pourront ainsi être équipés notamment de pistolets semi-automatiques, afin de lutter contre l'insécurité.
Ce nouvel équipement avait été voté par les élus de la ville en septembre, sur proposition du nouveau maire socialiste, Mathieu Hanotin. Son adjointe chargée de la sécurité, Nathalie Voralek, répondait à CNews que ces armes serviraient «aux agents pour se défendre, mais aussi pour défendre un habitant qui serait mis en danger», notamment face au trafic de drogue.
Des manifestants s'étaient mobilisés en marge du conseil municipal, critiquant une mesure qui ne permettrait pas de résoudre les problèmes de délinquance. Certains opposant estimaient notamment que l'insécurité découlait plutôt «des questions de pauvreté et des logements vétustes».
Outre les habituels tonfas, matraques télescopiques et bombes lacrymogènes, les policiers de Saint-Denis, troisième plus grande ville de région parisienne (111.000 habitants), pourront donc utiliser des armes de catégorie B. Il s'agit de pistolets semi-automatiques 9mm, de pistolets à impulsion électrique («Taser») et de lanceurs de balles de défense («LBD»), selon Le Parisien.
Ils devraient pouvoir commencer à utiliser ces équipements l'an prochain, pour une durée de cinq ans. A noter que des puces devraient être intégrées sur ces armes pour les géolocaliser. Les policiers, eux, devraient porter des caméras-piétons qui filmeront automatiquement dès qu'ils sortiront le pistolet de son étui. Les agents recevront également une formation dédiée.
Pas d'armes létales à Paris
L'armement est une question au cœur des débats sécuritaires en ce moment. Dans la capitale, Anne Hidalgo, autre maire PS, a décidé de ne pas doter la police municipale parisienne d'armes létales à sa création, pour «éviter la confusion avec la police nationale». Les agents, qui ne devraient pas être amenés à gérer des situations où un pistolet sera nécessaire, selon l'élue, disposeront de tonfas et de bombes lacrymogènes.
De leur côté, les défenseurs de la mesure citent en exemple l'attentat de la basilique de Notre-Dame de Nice. Une patrouille de policiers municipaux, qui sont armés dans cette ville, est intervenue en première et a abattu le terroriste.