Dans la nuit de mardi à mercredi, Djeneba, 12 ans, a été retrouvée enfermée dans les toilettes de son collège à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). A trois heures du matin. L'alerte avait été donnée par sa famille mardi soir, alors que la jeune fille n'était pas rentrée après sa journée de cours.
Inquiets, ses proches, accompagnés de quelques enseignants et de voisins, sont partis à sa recherche dans le quartier des Fusains, où Djeneba habite, en vain. La police a été alertée et, avec l'aide des forces de l'ordre, l'adolescente, qui souffre de troubles autistiques, a finalement été retrouvée dans les toilettes du collège Gisèle Halimi. Selon les informations de France bleu, elle ne serait jamais sortie de l'établissement.
J’apporte tout mon soutien à la famille de la jeune fille retrouvée en pleine nuit dans un collège d’Aubervilliers, et je demande à l’Education Nationale et à la police de faire toute la lumière sur les circonstances qui ont conduit à la mise en danger de cette collégienne
— Stéphane Troussel (@StephanTroussel) December 3, 2020
Un élu de l'opposition locale qui a participé aux recherches, Sofienne Karroumi, raconte que les personnes qui tentaient de trouver Djeneba sont entrés dans le collège «vers 21h30» grâce à une porte «cassée». Mais, confrontés à de nombreuses issues fermées à clé, elles n'ont pas pu explorer les lieux comme ils l'entendaient. A 2h30 du matin ils se sont donc rendus au commissariat pour demander à la police d'intervenir.
Les forces de l'ordre ont retrouvé Djeneba dans les toilettes de la cour de récréation. «Elle tremblait, elle était sous le choc, dans son coin, sans bouger. On a essayé de la rassurer», affirme Sofienne Karroumi. Mardi 2 décembre, les parents de la jeune fille ont déposé plainte pour «négligence». Selon le père de Djenaba, cette dernière est «allée faire une pause dans les toilettes, s'est retrouvée coincée et personne ne l'a vue».
Assurant être «en pleine compréhension de l'émotion suscitée», le rectorat de l'académie de Créteil peine à comprendre ce qu'il s'est passé. L'institution précise : «L'agent qui s'occupe de fermer les portes à 17h30 n'a vu personne dans les toilettes et assure que la porte n'était pas verrouillée à ce moment-là». Une version qui ne convainc pas le père de Djeneba, qui doute que l'agent en question ait pu passer à l'heure dite sans apercevoir sa fille.
Du côté du Département, on assure que la porte qui a permis à l'équipe de recherche d'entrer dans le collège «n'est pas défectueuse mais peut s'ouvrir si on la force». Sur Twitter, le président du Département, Stéphane Troussel, a manifesté son soutien à la famille de Djeneba, demandant «à l'Education nationale et à la police de faire toute la lumière sur les circonstances qui ont conduit à la mise en danger de cette collégienne». Dans un communiqué, le recteur de l'Académie, Daniel Auverlot, a justement assuré qu'il veillait «personnellement à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire».