Le gouvernement ayant interdit le fonctionnement des remontées mécaniques jusqu’à nouvel ordre, les Français ne pourront pas skier durant les vacances de Noël. Pour s’assurer qu’ils ne le feront pas non plus dans des stations étrangères, il prévoit d'ajouter des mesures sévères pour ceux qui voudraient malgré tout profiter de la neige.
Des contrôles aléatoires sont ainsi envisagés pour les dissuader d’aller «voir ailleurs». Impuissant à trouver une unité européenne (la Suisse et l’Autriche vont ouvrir leurs pistes, tandis que l’Espagne et l’Andorre devraient faire de même), l'exécutif a donc dû se résoudre à serrer la vis, pour ne pas léser encore plus des stations françaises, abasourdies et en danger après ses décisions.
Sept jours d'isolement
Les Français pris à traverser les frontières pour aller skier se verraient ainsi forcés d’observer une quarantaine, a indiqué ce matin le Premier ministre Jean Castex. Il a précisé que cet isolement pourrait être d’une durée de sept jours. Il serait réalisé à domicile ou dans un centre d’hébergement, précise Matignon.
Cette obligation s’appliquera également aux étrangers provenant des pays en question (dont la liste n’a pas encore été concrètement établie). En revanche, les travailleurs transfrontaliers n’y seront pas soumis, ont indiqué les services du Premier ministre.
Le but est clair pour le gouvernement : être suffisamment contraignant pour passer l’envie ou l’idée d’organiser un ou plusieurs jours de ski chez les pays voisins. Et pour ceux qui penseraient être moins visibles en prenant l’avion pour atterrir directement sur place, sans risquer de passer directement la frontière, le gouvernement envisage de réclamer des tests négatifs à l’arrivée des aéroports.
Des doutes sur la faisabilité des contrôles
Reste que si ces mesures doivent être expliquées plus en détail prochainement, de nombreuses critiques sont déjà apparues. A ceux qui demandent tout simplement que les remontées mécaniques puissent également fonctionner en France, pour éviter la concurrence des pays voisins, s’ajoutent les commentaires concernant la mise en place de ces contrôles.
«On ne peut pas contrôler nos frontières pour éviter la venue des terroristes (comme celui de Nice), des clandestins, des trafiquants, mais comme par magie on peut contrôler les frontières pour empêcher les Français d'aller sur un tire-fesses suisse ?», a ainsi réagi Marine Le Pen. «En tant que députée d'une circonscription frontalière avec la Suisse, je sais que les policiers frontaliers ont bien d’autres sujets de préoccupation, comme le grand banditisme et la criminalité organisée!», a de son côté expliqué la députée LR de Haute-Savoie, Virginie Duby-Muller.
Le dossier ski devrait revenir régulièrement dans le débat durant le processus d'allègement du confinement.