A Nice, les professionnels du secteur de l'événementiel, durement frappés par la crise sanitaire, se projettent avec crainte mais optimisme sur l'après-Covid.
C’est souvent une période clé pour les artistes de rues et les intermittents du spectacle. Or, cette année, sur la Côte d’Azur comme partout en France, les festivités de fin d’année seront minimalistes. Nombre d’animations, à l’instar du traditionnel Village de Noël de Nice, seront annulées. Un coup dur de plus pour les professionnels du secteur, à l’instar du Niçois Gilles Roche qui emploie 150 personnes pour ses animations.
«On nous accorde des prêts mais il faudra les rembourser»
Ce chef d’entreprise accuse d’ores et déjà une perte de 600.000 euros de chiffre d’affaires. «Pour l’instant, nous arrivons à survivre, mais c’est limite, explique-t-il en égrenant les annulations en cascade de parades ou autres animations organisées par par les communes. Notre image de saltimbanques nous nuit. Pourtant, nos métiers impliquent des investissements importants en coulisse pour imaginer les spectacles et concevoir les costumes», confie celui qui s’attend à une terrible «casse économique et sociale» . «Notre secteur d’activité a connu un coup d’arrêt monstrueux. On nous accorde des prêts mais il faudra les rembourser. Or, je crains que l’activité ne redémarre pas suffisamment fort pour y arriver», assure-t-il.
«Nous sommes parfaitement capables de nous adapter à la contrainte sanitaire»
Pour tenter de relancer la machine, Gilles Roche demande aux collectivités locales de davantage impliquer les professionnels du secteur dans l’organisation des événements, l’année prochaine. «Beaucoup de communes vont être tentées d’annuler des spectacles ou des festivals en raison de préoccupations sanitaires, prévient-il. Cela se comprend. Mais avant de tout annuler, il faut consulter et impliquer les professionnels dans l’organisation. Nous sommes parfaitement capables de nous adapter à la contrainte sanitaire comme nous nous sommes adaptés à la contrainte sécuritaire au lendemain de l’attentat du 14 juillet 2016».
Une décision prise dans les prochains jours pour le Carnaval de Nice
Gilles Roche estime que les festivités culturelles devraient pouvoir repartir l’an prochain. «Les gens en ont véritablement envie car ceux qui ont acheté des tickets pour assister aux spectacles programmés ne demandent pas le remboursement, confie-t-il. C’est leur manière de soutenir notre industrie». Et le speaker du Carnaval de Nice croit toujours possible de sauver le célèbre événement (qui doit se tenir du 13 au 27 février autour du thème du «roi des animaux») mais qui est en sursis.
«De nombreux professionnels souhaitent aussi que cette édition se tienne, notamment dans la restauration et l’hôtellerie, insiste Gilles Roche. Je reste optimiste. Je sais que les services de la ville de Nice (qui organise l’événement en régie directe, Ndlr) ont proposé des solutions. Je sais que le maire est très attaché à l’événement et aux retombées économiques qu’il génère». Cette semaine, Christian Estrosi devrait justement annoncer sa décision sur l’avenir du Carnaval de Nice.