Ouverts mais désespérément vides, certains hôtels familiaux niçois ne se résignent pas à la fermeture malgré la crise sanitaire. Mais faute de touristes, beaucoup sont dans l’impasse.
À l’hôtel Marbella, ce matin, personne ne prennait le petit déjeuner avec vue imprenable sur la Baie des Anges.
Depuis le second confinement, l’établissement dont l’ambiance rappelle celle de la Belle Époque est au point mort. La faute aux restrictions sanitaires (nationales et internationales) qui interdisent aux clients éventuels de voyager. Dans cet hôtel familial, on a fait le choix de rester ouvert, comme la loi le permet.
«Les seuls courriers qui arrivent sont les factures à payer»
«Le téléphone ne sonne jamais, sauf pour de la publicité, explique Laurent Mugnier, qui est désormais le seul à veiller sur l’établissement. Les seuls courriers qui arrivent sont les factures à payer. En octobre, nous avons eu une perte de chiffre d’affaires de -58%. En novembre, nous en sommes à -100%. Et aucune réservation à venir».
Les 16 chambres sont désespérément vides et la lassitude se fait cruellement sentir. «Je ne peux même pas mettre à profit ce temps mort pour faire des travaux d’embellissement, explique Laurent. Sans recettes, nous n’avons pas le budget pour investir ».
L’établissement placé en redressement
L’allègement progressif des restrictions du confinement, annoncées mardi soir par le président de la République Emmanuel Macron, ne permet pas d’entrevoir de reprise pour le secteur touristique dans le meilleur des cas, d’ici le début d’année. «Normalement, la fréquentation touristique redémarre fort en décembre, explique Laurent. Nous avons quelques réservations pour janvier mais c’est tout». Aujourd’hui, l’hôtel Marbella est en redressement judiciaire. Ses propriétaires seraient en passe de le vendre dans les prochaines semaines.
Les grands hôtels ont tiré le rideau
Ici, la situation n’est pas meilleure. Bien au contraire. «La plupart des grands hôtels sont fermés. Pour rester ouvert, on doit compter au moins un réceptionniste, une femme de chambre et un veilleur de nuit, explique Michel Tschann, propriétaire de deux hôtels incontournables du centre-ville et ancien chef de file local de l’UMIH. À quoi bon assumer ce coût lorsqu’il n’y a aucun client ?», interroge-t-il.
Beaucoup comme le célèbre Negresco, un 5 étoiles de 128 chambres sur la Promenade des Anglais, fermé depuis octobre «jusqu'à nouvel ordre», espèrent une réouverture à la fin de l’année. Tous comptent en effet sur les réservations de dernière minute pour se relancer...