C'est officiel : les lieux de culte pourront rouvrir en France à partir du samedi 28 novembre. Mais le gouvernement n'a pas cédé concernant la jauge limitant la fréquentation de ces édifices à 30 personnes. Une mesure qui suscite l'incompréhension de l'évêque de Perpignan-Elne (Pyrénées-Orientales). Dans un communiqué publié jeudi 26 novembre, Monseigneur Norbert Turini autorise les curés à accueillir davantage de monde.
Pourtant, le gouvernement a déjà prévu d'alléger cette mesure à l'avenir. Lors d'une conférence de presse ce jeudi 26 novembre, le Premier ministre, Jean Castex, a indiqué que le nombre de fidèles autorisés dans un édifice religieux sera par la suite établi en fonction de la capacité d'accueil de ce dernier. Une promesse qui ne semble pas satisfaire l'évêque de Perpignan-Elne.
S'il commence par assurer «nous respecterons cette jauge», Monseigneur Norbert Turini demande néanmoins aux prêtres de son diocèse «de ne pas s'ériger en "comptables" de leurs assemblées dominicales et donc de ne pas rejeter si tel était le cas, la 31eme personne et les suivantes qui se présenteraient». Conscient de les exposer à des sanctions, il ajoute : «J'en prends l'entière responsabilité et si cela s'avère nécessaire j'en répondrai personnellement devant les pouvoirs publics».
Malgré cette prise de position franche, le porte-parole du diocèse nie tout «appel à la désobéissance». Selon les informations de France Bleu, l'Eglise invoque «l'esprit de responsabilité» des fidèles des Pyrénées-Orientales, convaincue qu'ils sont capable de s'autodiscipliner. Monseigneur Norbert Turini justifie sa décision en évoquant un sentiment de «profonde injustice» puisque, selon lui, les gestes barrières ont toujours été «respecté scrupuleusement» dans les églises de son diocèse, «depuis le premier jour où elles ont été rendues obligatoires».
Dans un précédent communiqué, publié mercredi 25 novembre, l'évêque de Perpignan-Elne jugeait la jauge de 30 personnes annoncée par le gouvernement «pas réaliste», «insuffisante» et ne répondant «pas à la réalité de nos communautés». Un avis qui n'a pas changé depuis, même s'il dit comprendre «que la situation sanitaire économique et sociale est difficile à gérer pour notre Executif».