Depuis 2015, année où le fournisseur d'électricité Enedis (ex ERDF) a commencé à remplacer les 35 millions de compteurs hexagonaux par des compteurs connectés «Linky», certains Fançais se demandent s'ils ont le droit de refuser ces nouveaux appareils intelligents pour garder leur vieux compteur électrique. Autrement dit, le compteur Linky est-il obligatoire ?
Oui, le changement de nos anciens compteurs électriques par un compteur communicant Linky est obligatoire.
Cela tient à une raison très simple : les Français ne sont pas propriétaires de leurs compteurs puisqu'ils appartiennent en réalité à Enedis.
Le distributeur d'électricité l'a d'ailleurs rappelé à de nombreuses reprises : «les compteurs font partie des biens concédés à ERDF par les collectivités locales, ils n'appartiennent pas au client. Celui-ci doit à ERDF l'accès au compteur», explique-t-il d'ailleurs sur son site.
Par conséquent, une personne qui voudrait s'opposer au changement de son ancien compteur par un Linky n'en a légalement pas le droit, puisqu'il est impossible de s'opposer au remplacement d'un objet qui ne lui appartient pas.
Ce faisant, les usagers ont, comme l'indique Enedis, l'obligation de faciliter l'accès au compteur aux techniciens, faute de quoi ils s'exposeraient à des poursuites judiciaires. L'opérateur a toutefois jusqu'à présent mis un point d'honneur à éviter de prendre cette voie, préférant toujours celle du «dialogue».
Des craintes et des interrogations
Le compteur intelligent Linky présente pourtant selon Enedis et les professionnels du secteur des avantages non négligeables.
L'appareil permet en effet à l'opérateur de faire des économies d'échelle, de dont les particuliers bénéficient aussi à l'arrivée, précise hellowatt.fr.
D'après ce site spécialisé, «le compteur Linky permet de relever automatiquement les données de consommation. Cette relève de compteur à distance permet donc de ne plus avoir à demander à des techniciens Enedis de s’en occuper, et donc de faire des économies. Pour les particuliers, cela permet de réduire très fortement les coûts de mise en service, de changement de puissance, toutes ces opérations qui ne demanderont plus le déplacement d’une personne, tout pouvant se faire en ligne», explique-t-il.
Reste que l’installation systématique de compteurs électriques connectés suscite des craintes et des interrogations.
Nombre de consommateurs refusent en effet de voir leur ancien compteur remplacé par un Linky, car ils craignent d'éventuels risques de rayonnements électromagnétiques qu'émettrait le courant porteur du compteur connecté. De même, certains redoutent des risques d'incendie, ou encore d'exploitation des données relatives à leur vie privée.
Autant de craintes infondées pour Enedis qui a d'ailleurs créé une rubrique spéciale sur son site pour combattre «les nombreuses rumeurs et fausses informations» autour du compteur Linky et «rétablir la vérité.»
Reste que la confiance doit se bâtir de tous les côtés et chaque partie, consommateurs comme distributeur, doit y veiller.
En février dernier, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), autorité administrative indépendante chargée notamment de la protection des données, avait ainsi en demeure EDF et Engie «en raison du non-respect de certaines des exigences relatives au recueil du consentement à la collecte des données de consommation issues des compteurs communicants Linky.»
Car si les deux groupes d'électricité et de gaz «recueillent effectivement un consentement auprès de leurs utilisateurs», celui-ci a été considéré «ni spécifique ni suffisamment éclairé», pour le gendarme des données personnelles français, qui avait donné trois mois aux deux entités pour se mettre en conformité.