Marie-Hélène Teissier, une habitante d'Aureille dans les Bouches-du-Rhône, vit depuis plus de trois semaines sans électricité. Après l'incendie de son compteur, Enedis a voulu l'obliger à le remplacer par un modèle Linky. Ce qu'elle refuse catégoriquement.
Cela va donc faire presque un mois que cette femme, mère d'une petite fille de 5 ans, vit à l'ancienne, s'éclairant à la bougie, chauffant son eau pour se laver et devant faire ses courses au jour le jour faute de réfrigérateur, faute de courant.
Comme l'explique La Provence, tout a commencé le 25 août dernier. Ce jour-là Marie-Hélène Teissier était en vacances lorsqu'elle reçoit un appel de sa voisine lui signalant que son compteur électrique, situé au fond du jardin, est en train de brûler.
Si un agent d’Enedis est alors intervenu pour mettre l’installation électrique en sécurité, le quotidien régional précise qu'il n'a pas pu le faire complètement car le compteur était cadenassé... justement pour que l'on ne le remplace pas par un compteur Linky.
Un compteur Linky sinon rien
De retour chez elle, Marie-Hélène Teissier a bien sûr tenté de convaincre Enedis de lui installer un compteur ancienne génération mais en vain.
Elle explique avoir notamment écrit une lettre recommandée à l'entreprise avec copie au maire et au Smed13 (syndicat mixte d'énergie du département), sans résultat.
[Premium] Pays d' #Arles : elle vit sans électricité depuis 20 jours car elle refuse le compteur Linky https://t.co/MPQAEKewUy pic.twitter.com/aCcSSr2AwM
— La Provence (@laprovence) September 13, 2019
Les techniciens se sont certes déplacés le 2 septembre, mais Marie-Hélène Teissier a expliqué que c'était pour installer un compteur Linky ou rien.
«Ils m'ont dit qu'ils n'avaient plus de compteur blanc identique à celui que j'avais, et qu'ils n'en installaient plus. Ils ont insisté, mais j'ai refusé», a-t-elle témoigné.
Des craintes d'ingérence dans la vie privée
«Je suis contre le Linky par rapport aux ondes que dégage la technologie CPL, courant porteur en ligne. Ces ondes sont nocives pour la santé, quoi qu'Enedis en dise. Je ne veux pas non plus de ce compteur dit intelligent qui permet de savoir comment on vit, quels appareils on utilise et quand. C'est de l'ingérence dans la vie privée», a-t-elle encore rapporté.
Pour ses convictions, la Provençale est donc prête à des sacrifices en espérant bien être entendue même si sa fille de 5 ans «n'apprécie pas trop la toilette à l'ancienne et est triste de ne plus voir ses dessins animés».
En attendant, Marie-Hélène Teissier peut toujours compter sur les associations anti-Linky locales qui, rappellent-elles, Enedis «n'a pas le droit de pénétrer dans des propriétés privées, sans autorisation pour installer des Linky».
Pour elles, «c'est donc un rapport de force qui s'engage» et elles espèrent bien être entendues. D'autant plus que «le droit à l'électricité est un droit fondamental».