Dans une nouvelle enquête publiée par l’association de protection des animaux L214, un employé d’un élevage de poulets dans l’Yonne témoigne et dénonce les conditions de vie des animaux et les conditions de travail des employés qui ramassent les poulets.
Ce lanceur d’alerte raconte dans un premier temps les conditions de vie de ces poulets, de la marque Duc, l'un des leaders du secteur, élevés par milliers dans de grands hangars. Les poulets sont entassés les uns sur les autres, souvent sales, déplumés. Certains d’entre eux meurent au milieu de leurs congénères. «Ils passeront une courte vie, enfermés, sans accès à l’extérieur, avant d'être abattus. Sélectionnés génétiquement, ils grossissent si vite que certains ne peuvent plus se déplacer», explique l’association dans un communiqué.
NOUVELLE ENQUÊTE
“On ramasse 4 ou 5 poulets par main. Quand on les soulève, on entend les pattes se briser, on les entend crier”
Un lanceur d’alerte témoigne sur les conditions de travail et l’état des poulets chez @Groupe_Duc.
Agissons ! https://t.co/Kxr3VlQf8l pic.twitter.com/CXBDvnletI— L214 éthique & animaux (@L214) November 19, 2020
L’enquête illustre également les difficiles conditions de travail des ramasseurs de poulet. Les salariés doivent ramasser les animaux, et les transporter du hangar vers des caisses chargées dans un camion, pour les transporter vers l’abattoir. Un travail épuisant, aussi bien physiquement que mentalement, explique le lanceur d’alerte à L214.
Des conditions de travail difficiles
«Le métier de ramasseur de volailles est violent en lui-même. J’ai des collègues qui frappent des poulets de temps en temps. (…) Quand on soulève les poulets, on entend leurs pattes se briser, on entend les poulets qui crient», raconte l’employé.
Les salariés n’ont que quelques heures pour ramasser des milliers de volailles, et doivent donc travailler dans la vitesse, le plus souvent de nuit. L214 indique qu’aucun matériel de protection (masques, gants etc.) n’est fourni par l’entreprise, alors que les ramasseurs sont soumis à «à une forte odeur de fiente, à la poussière et aux griffures, jets d’urine et d'excrément des poulets qui se débattent»
«Quand on est ramasseur de volaille, on ne gagne pas bien sa vie, parce que même si on travaille toutes les nuits, on ne gagne pas plus de 800 euros par mois», explique le salarié à l’association. Il affirme également travailler parfois sans avoir signé de contrat de travail avec l’entreprise.
L’association appelle donc les producteurs de volailles à prendre leurs responsabilités, car selon elle, 80% des poulets sont élevés de cette manière en France. «Ce témoignage poignant nous rappelle que les misères humaine et animale vont de pair dans les élevages intensifs», affirme Brigitte Gothière, porte-parole de l’association L214.