Dans un entretien avec Le Parisien, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a indiqué que douze détenus condamnés pour terrorisme seraient libérés avant la fin de l'année.
Ces nouvelles libérations s'ajoutent aux 83 ayant déjà eu lieu en 2020. «On ne peut pas enfermer des gens qui ont purgé leur peine», a déclaré Gérald Darmanin au Parisien, ce 15 novembre. «Mais ils restent dangereux. On doit les surveiller étroitement.»
Le ministre de l'Intérieur affirme que ces libérations seront contrôlées. «Une loi doit être votée pour nous permettre de continuer à surveiller ces personnes quand ils sont Français, tout en respectant l'Etat de droit», a-t-il expliqué. Pour les étrangers en revanche, Gérald Darmanin est catégorique : ce sera l'expulsion.
471 étrangers radicalisés expulsés
L'occasion pour le ministre de rappeler où en est le gouvernement dans sa politique d'expulsion : «J'ai effectué des déplacements en dehors de l'Union Européenne [...] où il s'agit de lutter contre le terrorisme, améliorer notre coopération en matière de renseignement et obtenir le retour des étrangers en situation irrégulière, en particulier s'ils sont radicalisés.»
Des déplacements qui, selon Gérald Darmanin, contribuent à faire progresser la situation. «Depuis 2017, 471 étrangers radicalisés ont été reconduits. Aucun président n'a fait autant qu'Emmanuel Macron», a-t-il assuré.
«Hors d'état de nuire»
Le ministre entend bien poursuivre cette politique. Il explique qu'à son arrivée au ministère, 231 étrangers en situation irrégulière étaient suivis pour soupçons de radicalisation. Ils ont été expulsés, assignés à résidence ou placés en centre de rétention administrative. «Plus de la moitié est hors d'état de nuire», a-t-il affirmé.
Et l'autre moitié ? «Une dizaine d'entre eux ont le Covid et seront naturellement expulsés dès que leur situation sanitaire le permettra», a expliqué le ministre. «D'autres nécessitent qu'on vérifie leur identité, qu'on s'assure qu'ils soient bien Russes ou Algériens comme ils le disent, par exemple. Enfin, il y a la catégorie de ceux qu'on ne peut pas renvoyer car leurs pays sont en guerre.»
Mais, d'après Gérald Darmanin, tous sont «sous très étroite surveillance».