Repenser l’organisation territoriale entre la police et la gendarmerie. C’est dans ce but que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin va dévoiler dans les prochains jours un livre blanc de la sécurité intérieure.
Le pensionnaire de la place Beauvau a constaté «une mauvaise répartition entre police et gendarmerie sur le plan national», a-t-il confié au Parisien dans une interview publiée samedi soir. De manière simplifiée, la gendarmerie opère en zone rurale et la police dans les villes.
Or, pour le ministre de l’Intérieur, ces «deux forces complémentaires» doivent connaître une réorganisation car «les agglomérations se sont étendues». Pour exemple, il a choisi l’agglomération de Toulouse où «quatre villes sont sous l'autorité de la police, et tout le reste de la zone, très urbanisée, sous le contrôle de la gendarmerie».
Gérald Darmanin souhaite une meilleure coopération entre les gendarmes et les policiers dans «le maintien de l'ordre», «la police technique et scientifique (PTS) ou le Cyber». Il a également rejeté l’idée d’une fusion entre les deux corps.
Mise en place dès début 2021 dans trois départements
Côté police, le ministre annonce la création d'une «direction départementale unique dans chaque département» qui aura sous ses ordres «la sécurité publique, la police aux frontières et la police judiciaire».
Cette nouvelle organisation sera mise en place «dès le début de l'année prochaine dans trois départements métropolitains: le Pas-de-Calais, la Savoie et les Pyrénées-Orientales», explique Gérald Darmanin, en soulignant que «deux de ces trois départements +frontière+ connaissent des difficultés liées à l'immigration». Si le système est concluant durant un an, il sera alors généralisé.
Enfin, le ministre prône «une modernisation plus forte dans certains domaines comme celui de l'investigation». «Aujourd'hui, il y a 3.000 officiers de police judiciaire (OPJ) qui ne font plus un travail d'enquête, alors que paradoxalement nous en manquons. C'est un système un peu fou. Il faut rendre son attractivité au vrai boulot de flic, celui de l'enquête».
Le livre blanc de la sécurité, initié par Christophe Castaner et son secrétaire d'Etat Laurent Nunez, a demandé un an de travail et de discussions entre le gouvernement, les grands corps de la police et de la gendarmerie et les organisations syndicales.