Un deuxième confinement visiblement plus dur à respecter. C’est ce qui ressort d’une étude Ifop pour Consolab publiée ce jeudi 12 novembre.
Depuis la mise en place de ce reconfinement, le 30 octobre dernier, 6 Français sur 10 (60%) reconnaissent avoir enfreint les règles en vigueur au moins une fois, selon l'étude commanditée par Consolab. Un chiffre presque deux fois supérieur à celui que l’institut de sondage avait observé lors du premier confinement après 6 semaines (33%).
Dans le détail, les Français ont surtout utilisé les attestations de déplacement pour d’autres motifs que ceux indiqués (24%), se sont promenés au-delà de la limite autorisée d’une heure (17%), ont vu des membres de leur famille chez les uns ou les autres (23%, soit 8 points de plus qu’au premier confinement) ou des amis (20%), ou encore pour retrouver un partenaire sexuel (9%).
Difficile mise en place du télétravail
Les sorties et les déplacements non-autorisés ne sont pas les seules transgressions de ce deuxième confinement.
Alors que le gouvernement insiste sur le fait que que «toutes les activités qui sont télétravaillables doivent être télétravaillées à 100%», dans les faits, la mesure n’est pas toujours respectée par les employeurs.
46% des salariés (dont l’activité est télétravaillable) indiquent que leur hiérarchie ne respecte pas cette obligation. Et plus d’un quart d’entre eux (27%) révèlent que leurs supérieurs leur ont déjà demandé de venir sur leur lieu de travail alors que ce n’était pas indispensable.
En conclusion, selon l’Ifop, «moins de la moitié des salariés ayant un poste totalement télétravaillable» sont à 100% en travail à la maison : 40% d’entre eux alternent entre présentiel et télétravail et 14% ne font pas du tout de télétravail.
«Si tous les salariés télétravaillables ne sont pas en télétravail ce n’est pas forcément contre leur volonté, une large majorité de salariés préférant alterner […] Il y a sans doute là un désir de conserver un lien social, une dynamique d’équipe, ou même de se changer les idées», analyse François Kraus, directeur du pôle Actualités de l’Ifop.
Un moral en chute libre
En outre, cette étude relève que ce confinement est plus difficile moralement à vivre que celui du printemps. 28% des sondés admettaient ne pas avoir le moral début novembre contre 20% en avril.
«La majorité des Français ressent aussi plus fortement que d'habitude un sentiment de tristesse (52 %), en particulier les femmes (60 %), les jeunes (56 %) et les personnes confinées seules (54 %)», souligne le sondage.
L’Ifop note également que ce deuxième confinement a augmenté le nombre de personnes victimes d'anxiété (27 %, soit une hausse de 7 points), de troubles du sommeil (38 % soit 6 points de plus) mais aussi de dépression (12 %, une augmentation de 3 points).
«Au regard des résultats, on sent bien que les Français risquent d'avoir plus de mal à vivre ce second confinement, notamment en raison d'un effet de saisonnalité», souligne François Kraus. Et de poursuivre : «La proportion de personnes admettant une dépression ou un mauvais état psychologique a atteint ainsi des sommets, notamment chez des femmes».
Étude Ifop pour Consolab réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 4 au 5 novembre 2020 auprès d'un échantillon de 2 030 personnes (dont un sous-échantillon de 1 094 salariés), représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.